« L’homme ne meurt pas : il change de coquille pour accéder à l’état d’Energie » (In Pierre Bamony : Le génie du cerveau humain et ses merveilles, L’Harmattan, Paris 2015)
I- L’histoire d’un livre-Docteur Raymond Moody : La vie après la vie (Robert Laffont, Paris 1977)
A- Respect des normes et des conditions d’une étude scientifique
Raymond Moody est, d’abord, Docteur en philosophie et, ensuite, Docteur en médecine. À ce titre, poussé par la curiosité, l’étonnement, l’émerveillement philosophiques, il s’est intéressé aux expériences extraordinaires vécues par ceux d’entre les êtres humains (hommes et femmes) qui ont frôlé la mort accidentellement. Ils ont connu une mort « clinique » de quelques minutes, voire de quelques heures. Ce médecin s’est attelé à des investigations sur ces faits pendant plus de vingt ans en recueillant leurs témoignages. Ces expériences, de nos jours, assez abondantes, sont dues aux progrès des sciences et de la médecine qui permettent de sauver des vies dans des cas critiques. Pourtant, cela ne signifie pas que l’expérience de la mort temporaire n’existait pas auparavant. D’une part, à l’image de ceux d’aujourd’hui, les témoins n’osaient pas rendre compte de leur expérience en raison de la surdité du monde sur ce sujet tant redouté par l’humanité qu’est la mort. D’autre part, on ne disposait pas de suffisamment de moyens technologiques et médicaux pour sauver autant de vies qu’aujourd’hui.
Docteur Raymond Moody a pu disposer d’une quantité considérable de témoins. Cependant, en vertu de sa rigueur scientifuque et de son souci d’objectivité, il a fait preuve de prudence dans le recueil et la sélection des témoignages. Il a pris toutes les précautions nécessaires pour éviter les critiques aisées des sceptiques, les attaques infondées ou fantaisistes. Malgré toutes ces dispositions nécessaires dans le cadre d’une recherche scientifique, la publication de ce livre a donné lieu aux États-Unis, en France et ailleurs à de vives réactions, souvent hostiles dont nous retiendrons les points essentiels.
B- Des raisons du rejet des témoignages des morts temporaires
D’abord, c’est le caractère inouï du sujet de ces travaux scientifiques qui a suscité de telles réactions irrationnelles. Comme d’ordinaire, nous sommes prisonniers de nos sens qui semblent nous interdire d’admettre comme possible ce qui dépasse nore perception normale. Nous nous défions spontanément de toute idée qui pose qu’il est possible de revenir à la vie après la mort temporaire. Car la certitude impose de prendre acte du fait que nul ne revient de la mort. Celle-ci est, par définition, l’échec même de la vie et de ses potentialités. Notre conviction est donc faite que personne ne revient de la mort. De ce point de vue, et à titre d’exemple, les théologiens et autres religieux des religions dites révélées seraient les premiers a rejeté leur Dieu si celui-ci s’avisait de se manifester dans le monde. Ils se fonderaient sur l’idée que celui-ci ne saurait être un phénomène de démonstration, mais seulement de croyance. Se dévoiler ce serait mettre en déroute leurs convictions qui ne reposent sur rien la plupart du temps. La domination qu’ils exercent sur les consciences humaines repose sur l’idée fictive et factice que Dieu n’existerait que suivant la manière dont ces défenseurs d’« arrière monde », pour emprunter cette expression à Nietzsche, l’imaginent. Donc, les croyants, en tout premier lieu, seraient prêts à rejeter une possible manifestation concrète de Dieu en ce monde. Tel est le cas de Jésus-Christ qui voulait témoigner de l’existence du Dieu d’Israël. Mais, pour son peuple, il ne s’est pas manifesté ni comporter suivant leurs attentes, leur désir, les formes de leur croyance. Aussi, ils s’empressèrent de le tuer pour prouver qu’il n’est pas un Dieu. Pourtant, au regard du message contenu dans les quatre évangiles, Jésus-Christ a donné la preuve concrète de l’image de l’amour qui gouverne la Réalité des univers de l’Energie Eternelle. Selon Jésus-Christ, Dieu est amour comme tous les témoignages des interviewés du Docteur Moody le prouvent avec évidence.
En outre, les témoignages de ceux qui sont revenus de la mort temporaire ne concordent aucunement avec les théories théologiques des religions révélées : il n’y a ni enfer, ni purgatoire, ni ciel, ni jugement des morts. Il n’y a même pas la promesse d’avoir à sa disposition soixante-dix vierges qui seraient affectées au service des martyrs de la cause de Dieu ; plutôt de celle des fanatiques qui pullulent dans toutes les religions révélées. Pour les tenants de ces religions, l’au-delà de la mort physique doit être de l’ordre du tabou. En d’autres termes, la survie après la mort relève simplement d’un article de foi et non du domaine de la monstration rationnelle ; du dévoilement intellectuel ou factuel.
Ensuite, l’expérience ou le phénomène de la « décorporation » ou de la scission de l’âme du corps est un phénomène religieux fort répandu parmi les pratiquants des religions naturelles[1]. Certes, l’usage des drogues dures comme la marijuana, le LSD, selon les études médicales sur l’état mental de ses usages, serait de nature à provoquer des hallucinations psychiques sans commune mesure avec la décorporation. On appelle certains anesthésiants, comme la kétamine ou cyclohexanone, des dissociants. Les patients, sous l’effet de ces anesthésiants, ne réagissent plus à la douleur, ni même à la présence de leur entourage. Ils se sentent dissociés de leur environnement immédiat. Il existe aussi des drogues psychoactives qualifiées d’« hallucinatoires ». Mais ces drogues hallucinogènes ont des finalités exploratrices ou initiatrices.
À titre d’exemple, les travaux anthropologiques de Carlos Castaneda (L’herbe du diable et la petite fumée, 10-18, Paris 1977) révèlent l’usage constant du peyolt ou datura inexia (il contient de la mescaline) dans les rites religieux des amérindiens du Mexique, de l’ouest des États-Unis, entre autres. Les prêtres ingèrent ce genre de produit afin d’obtenir des visions religieuses et des révélations prophétiques en vue de soigner des pathologies ou de régler des conflits communautaires. Chez les peuples africains subsahariens, les prêtres ou leurs acolytes peuvent atteindre l’état d’illumination lorsque les divinités de leurs cultes prennent possession de leur âme et/ou clone et les disposent ainsi à prophétiser suivant les mêmes raisons que les faits précédents. Toutefois, dans ces cas de figure, il ne s’agit jamais de mort, mais de transfiguration. L’âme et/ou clone de l’individu en transe est possédée par une entité qui se sert d’elle pour se manifester à la communauté religieuse. C’est donc une expérience singulière au cours de laquelle la psyché d’un sujet humain entre en communion, en fusion presque avec une divinité, c’est-à-dire une entité de nature à la fois différente et particulière. Il n’y a donc pas de décorporation au sens absolu du terme.
Enfin, certains individus parmi ceux qui ont rejeté les résultats de ces investigations s’y sont opposés au nom d’un certain cartésianisme, sans même savoir, dans beaucoup de cas, ce qu’est l’esprit cartésien. Descartes fut, certes, un rationaliste absolu au sens où sa raison voulait tout savoir, mais en sériant les problèmes suivant les champs de leurs problématiques spécifiques. S’il a écarté le religieux et le théologique de son ambition de tout explorer, de tout connaître par les seuls pouvoirs de la raison naturelle, cela tenait aussi à sa foi en l’existence de Dieu, fondement de son système philosophique et physique. Selon lui, si Dieu nous a créés à son image, il nous a aussi donné des facultés parfaites de tout connaître et de tout comprendre par nous-mêmes. Donc, Descartes était, certes, mathématicien, physicien, philosophe, en somme, mais aussi métaphysicien. En faisant usage de sa raison, il s’est employé à démontrer l’existence de Dieu, de l’âme c’est-à-dire de la pensée et/ou de la conscience définissant fondamentalement le sujet humain. Il s’est soucié aussi de démontrer la vérité du christianisme à partir de l’existence de Dieu et de l’âme pour prouver la véracité de cette religion aux yeux des incroyants, tout comme des mahométans. Mieux encore, selon Généviève Rodis-Lewis[2], au cours de ses premières années de recherches philosophiques et scientifiques, Descartes ambitionnait même de démontrer la véracité de la transubstantiation ou comment, dans le rite catholique, le pain se transforme en chair du Christ et le vin en sang du Christ. En somme, il voulait accéder à la détention des clefs d’une science totale. A ce titre, il était l’ennemi de la spécialisation. Celle-ci ne convient qu’aux techniques et non à la science parce qu’elle est une comme l’esprit humain lui-même. C’est ce qu’il l’affirme dans ce passage que cite Rodis-Lewis : « les sciences sont donc liées et subordonnées entre elles, et cette connexion les rend plus aisées à apprendre ensemble » (p.49).
Dès lors, avoir l’esprit cartésien, ce n’est pas rejeter la nouveauté par prévention, par ignorance ou par scepticisme sensible. C’est tout accueillir pour l’examiner attentivement afin de bien le comprendre sous l’angle de la raison naturelle éclairée. C’est en ce sens et en ce sens seulement que nous nous disons cartésiens. Et si Patrick Drouot s’en prend au fanatisme du scientisme contemporain dérivant de l’esprit cartésien, souvent mal compris – il n’a de cartésien que le vocable –, c’est parce qu’il enferme au lieu de libérer l’intelligence humaine en vue d’une autre compréhension de notre monde. Or, il y a, de nos jours, une forte aspiration, à la lumière des données de la physique subatominque, à une autre manière d’accès à la saisie des phénomènes. Dans ce passage de son ouvrage, il revient sur sa propre transformation, ses prises de conscience sur les limites de nos connaissances contemporaines, sur la nécessité de les dépasser pour tendre vers d’autres horizons des savoirs, d’autres perspectives novatrices de connaissances. Sur ce point, il écrit : “Prise de conscience de ce que la primauté absolue accordée, depuis Descartes, à la connaissance rationnelle a fait perdre peu à peu à l’homme occidental le contact avec luimême : avec son corps et son environnement naturel, avec son intuition, avec son âme, sa propre transcendance et enfin avec ses semblables, qu’elle l’a amputé de l’essentiel de luimême. Prise de conscience encore, de ce que notre vision, purement scientiste et dérivée de ce cartésianisme, d’un monde-machine, nous a fait perdre de sens et de profondeur dans notre appréhension du réel. Cette prise de conscience a engendré et engendre encore un fantastique mouvement d’ouverture à de nouveaux modes de pensée, à d’autres visions de la réalité. J’ai dit dans mon premier livre quelle révolution se profile actuellement dans le monde scientifique, notamment celui de la physique subatomique, et mon propos n’est pas d’y revenir ici. Je souhaite dans cet ouvrage pouvoir répondre à un besoin que je sens fort et qu’un grand nombre de personnes m’ont exprimé, l’ouverture à une autre dimension de l’être humain, plus vaste, plus spirituelle aussi. Il y a à l’heure actuelle un intérêt croissant pour la méditation et toutes les pratiques spirituelles… pour toutes les visions de l’homme qui n’enferment pas celui-ci dans le seul cadre de son existence physique”[3].
Etat de coma
C- La qualité et la sincérité des témoins
À propos de la mort dont ces témoins ont fait l’expérience, l’auteur, lui-même médecin, fait la remarque suivante : « comme on peut s’en apercevoir à la suite des vives discussions suscitées récemment à propos de transplantations d’organes, la mort est loin d’avoir reçu une définition solidement établie, même parmi les professionnels de la médecine ». Nonobstant ce, quels que soient les désaccords sur la définition unanime de la mort, les morts temporaires étaient bien morts au sens où leurs médecins respectifs avaient constaté l’absence de « signes vitaux cliniquement décelables ». Dans ces conditions, « on dira qu’une personne est morte lorsque son cœur s’arrête de battre, et qu’elle cesse de respirer pendant un temps suffisamment long ; lorsque sa pression artérielle atteint un niveau aussi bas qu’elle en devient illisible ; lorsque ses pupilles se dilatent, lorsque la température du corps commence à baisser etc ». De plus, pour constater la mort de quelqu’un, on se fonde sur l’absence d’activité électrique du cerveau : absence témoignée par le tracé « plat »de l’E.E.G. (électroencéphalographe). Or, sur tous ces morts temporaires, qui ont fait l’expérience de la décorporation, on a respecté scrupuleusement ces données médicales, avant d’être ramenés à la vie comme par miracle. En outre, ces personnes qui ont connu l’expérience de la mort temporaire n’étaient nullement affligées de psychose. En effet, remarque le Docteur Raymond Moody, « elles m’ont au contraire produit l’effet de personnes équilibrées, normales et bien intégrées dans la société. Elles exercent des métiers, occupant des postes importants, assument complètement les responsabilités de leurs tâches. Elles ont fondé des foyers stables et sont en bons termes avec leurs familles, leurs amis. Presque aucun des sujets interviewés n’a connu plus d’une aventure paranormale dans sa vie. Enfin, de toute évidence, ce sont des gens qui savent faire la différence entre le rêve et l’état de veille ».
Donc, concernant la découverte de ces phénomènes qui bousculent nos certitudes sensibles et rationnelles et dépassent notre entendement ordinaire, pour les accueillir et les comprendre tels quels, il convient de faire preuve d’esprit philosophique. En d’autres termes, il sied de conserver l’esprit ouvert au fait que les expériences originales de ces mourants temporaires sont de nature à lever un voile sur les pouvoirs infinis de l’Etre d’Energie et même de notre cerveau. Mieux encore, on peut envisager, à l’avenir, de les étudier suivant de nouvelles méthodes d’explication (à inventer) et de compréhension des phénomènes inouïs ; et qui dépassent la structuration de nos modalités d’être, de vivre, de penser, de comprendre opérée par nos cinq sens ; qui fassent sauter, en les repoussant, les bornes de notre conscience qui en dérive.
De nos jours, les neurosciences, après l’avoir singulièrement combattue, reviennent au galop à la théorie cartésienne selon laquelle la subjectivité est indépassable comme figure d’objectivité. Tel est la thèse de Stanislas Dehaene, auteur de Le code de la conscience (O. Jacob, Paris 2014). Selon lui, dans le cas des témoignages, nul autre ne peut se mettre à la place du sujet dans le cadre d’un protocole expérimental en laboratoire. « On doit accorder foi à la subjectivité de l’observateur ». S’il y a, dans les neurosciences contemporaines, une « primauté du subjectif », il convient de trouver de nouvelles méthodes d’analyse des données subjectives /objectives et, ainsi, « faire du subjectif une science ». Donc, de nos jours, dans ce champ de recherches scientifiques, la méfiance par rapport au subjectif n’est plus de mise. Tel est aussi la pensée du Docteur Raymond Moody par rapport à la sincérité des témoignages des interviewés sur leurs expériences de la mort temporaire : « j’ai vu des adultes en pleine maturité, émotionnellement équilibrées – aussi bien hommes que de femmes – fondre en larmes tandis qu’ils me relataient des événements parfois vieux de trente ans. J’ai senti dans leur voix une sincérité, une chaleur, une acuité de sentiments qui ne peuvent malheureusement pas transparaître dans un rapport écrit. Ainsi, pour moi, bien que cette impression soit manifestement impossible à faire partager, l’idée que ces récits pourraient s’assimiler à des impostures est parfaitement insoutenable ».
II- Quelques témoignages surprenants sur l’expérience de la mort temporaire
Une expériences inffenable faute de mots adéquats en raison des limites du langage humain
“Voyez-vous, c’est pour moi tout un problème d’essayer d’exprimer ça, parce que tous les mots que j’emploie s’appliquent à trois dimensions. Pendant mon aventure, je n’arrêtais de penser : Mes cours de géometrie m’avaient enseigné qu’il n’y a en tout et pour tout que trois dimensions, ce que je tenais pour acquis. Mais c’est une erreur : il y en a advantage”. Bien sûr, le monde dans lequel nous vivons maintenant est tridimensionnel, mais l’autre, pas du tout. C’est pour ça que j’ai tant de mal à vous expliquer. Je suis oblige d’emploer des mots à trois dimensions. J’essaye de coller autant que possible à la réalité, mais ce n’est jamais tout à fait ça. Je n’arrive pas à vous dépeindre un tableau exact”.
Etat de Bonheur, de calme et sérénité, voire de paix
“Bien des gens décrivent des pensées et des sensations extrêmement agréables survenant dans les premiers moments. A la suite d’une grave blessure à la tête, tout signe de vie était devenu indécelable chez un homme, qui raconte .
“A l’instant de la blessure, j’ai momentanément ressenti une très vive douleur, puis la souffrance a Disparu. J’eus la sensation de flotter dans un espace obscur. Il faisait ce jour-là un froid intense, mais tandis que je me trouvais dans le noir, tout ce que je ressentais était une douce chaleur et un immense bien-être, tel que je n’en avais jamais éprouvé auparavant. ( … ) Je me rappelle avoir pensé : « Je dois être mort”.
Une femme, ranimée après une crise cardiaque, relate :
“Je commençai à éprouver des sensations délicieuses. Je ne ressentais absolument rien, si ce n’est paix, réconfort, bien-être, un grand calme. J’avais l’impression que tous mes ennuis avaient cessé, et je me disais :
« Que c’est doux, que c’est paisible, je n’ai mal nulle part. »
Voici le souvenir d’un homme :
“J’ai ressenti seulement une impression agréable de solitude et de paix ( … ). C’était très beau et j’avais l’esprit en paix.
Un homme qui était « mort » à la suite de blessures reçues au Viêt-nam dit que, lorsqu’il fut atteint, il ressentit :
… une sorte de grand soulagement. Je ne souffrais pas, et je ne me suis jamais senti aussi décontracté. J’étais à l’aise, et tout était bien”.
Quelques témoignages du phénomène de la décorporation et la vue du corps hors de soi
Phénomène de décorporation
Une femme raconte :
“Il y a à peu près un an, j’ai été admise à l’hôpital, à suite de troubles cardiaques ; le lendemain matin, étendue dans mon lit, je commençai à ressentir une forte douleur dans la poitrine. J’appuyai sur une sonnette près de mon lit pour appeler les infirmières ; elles accoururent et s’empressèrent autour de moi. Me sentant très mal à l’aise couchée sur le dos, je voulus me tourner sur le côté ; mais ce faisant je perdis mon souffle et mon cœur s’arrêta. J’entendis les infirmières donner l’alerte dans le langage codé de l’hôpital, et en même temps je me sentais sortir de mon corps et glisser vers le bas entre le matelas et la barre de côté du lit – très exactement, il me semblait que je passais au travers de cette barre – jusqu’au sol. Puis je m’élevai doucement en l’air, et pendant que je montais, je vis d’autres infirmières pénétrer dans la chambre en courant – il y en avait une douzaine. Par hasard mon médecin se trouvait dans l’hôpital en train de faire sa ronde ; elles l’appelèrent, et je le vis entrer lui aussi. J’ai pensé : « Tiens ! qu’est-ce qu’il peut bien faire ici ? » Je continuai à m’élever jusqu’audessus du plafonnier (que je pus voir de côté, et très distinctement), et m’arrêtai, flottant juste au-dessous du plafond, le regard tourné vers le bas. J’avais l’impression d’être un morceau de papier sur lequel on aurait soufflé pour le faire voler en l’air.”
De là-haut, j’ai assisté à tout le travail de réanimation. Mon corps gisait là, en bas, étendu sur le lit, bien en vue, et on l’entourait ; j’entendis une infirmière s’écrier : « Ah ! mon Dieu, elle a trépassé », tandis qu’une autre se couchait pour le bouche-à-bouche. J’apercevais le dos de sa tête pendant qu’elle s’y adonnait ; je n’oublierai jamais la forme de sa coiffure, elle avait les cheveux coupés court sur la nuque. Tout de suite après, j’observai cet appareil qu’on roulait dans la chambre, on fixait des électrodes sur ma poitrine. Aussitôt, je vis mon corps tout entier bondir au-dessus du lit et j’en entendis craquer tous les os, c’était horrible.”
Et pendant que je les regardais frapper ma poitrine et frictionner mes bras et mes jambes, je me disais : « Mais pourquoi se donnent-elles tant de mal? Je me sens très bien maintenant.”
“Franchement, non, je ne me rendais absolument pas compte que je ressemblais à ça ! Vous comprenez, d’habitude, je ne me vois qu’en photo ou en me regardant de face dans une glace, et cela donne une image plate. Mais, là, tout à coup, j’étais-ou plutôt, mon corps était devant moi et je pouvais le regarder ; je le vois très nettement, en entier, d’une distance de près de deux mètres. J’ai mis un certain temps à m’apercevoir que c’était moi”.
“Les médecins et les infinnières frictionnaient vigoureusement mon corps pour rétablir ma circulation et me ramener à la vie ; et moi, je n’arrêtais pas de leur crier : « Mais laissez-moi tranquille ! Tout ce que je demande, c’est qu’on me laisse tranquille. Cessez de me taper dessus ! » Mais ils ne m’entendaient pas. Alors j’ai voulu leur attraper les mains pour les empêcher de me triturer, mais en vain. Je ne pouvais rien faire. C’était comme si … à vrai dire, je ne sais pas ce qui se passait, mais je n’arrivais pas à saisir leurs mains. J’avais pourtant l’impression de les atteindre, et je faisais des efforts pour les éloigner de moi, mais même quand je croyais les avoir repoussées, ces mains étaient toujours là. Je ne sais pas si les miennes le passaient au travers, ou les contournaient, ou quoi. Je ne sentais pas le contact de ces mains que j’essayais d’empoigner …”
Le corps et sa psyché
“Des badauds accouraient de tous les côtés vers le lieu de l’accident. Je les observais, et j’occupais le lieu d’un trottoir très étroit. Néanmoins, pendant qu’ils approchaient, ils ne semblaient pas remarquer ma présence. Ils continuaient à marcher en regardant droit devant eux. Quand ils furent vraiment tout proches, je voulus m’écarter pour leur laisser le passage, mais ils s’avançaient à travers moi.”
“J’ai perdu le Contrôle de ma direction dans un virage, ma voiture a quitté la route, bondi en l’air – je rappelle avoir vu le bleu du ciel – pour retomber dans un fossé. Au moment où l’auto quittait la route, je me suis dit . « Ce coup-ci, j’ai mon accident ! » Et tout de suite, j’ai perdu la notion du temps et celle de réalité physique en tant que corps – j’ai perdu le contact avec mon corps. Mon « être « , ou mon moi, mon esprit – appelez cela comme vous voudrez – je le sentais monter hors de moi, à travers ma tête ; cela ne me faisait pas mal, c’était comme s’il s’élevait, comme s’il était au-dessus de moi ..
Mon « être» avait une certaine densité, enfin presque. Pas une densité physique – je dirais plutôt ondes, ou quelque chose comme ça, je ne sais pas ; rien de vraiment matériel, mettons une charge électrique si vous voulez. Mais c’était quand même quelque chose. C’était petit, vaguement sphérique, mais sans contour précis, à peine un nuage
( …).
L’acquisition d’une autre perception des phénomènes, des nouveaux pouvoirs de l’esprit
Matière et esprit : le cerveau et ses pouvoirs inouïs
“… Ce qui nous paraît impossible ici et maintenant devient tout à coup possible. Notre esprit devient merveilleusement clair. Ma pensée prenait note de tout et résolvait tous les problèmes comme cela ne m’était jamais arrivé auparavant, et cela sans avoir à revenir plus d’une fois sur les mêmes idées. Au bout d’un moment, tout l’expérience par laquelle je passais prenait en quelque façon un sens”.
“Il y avait un remue-ménage, des gens s’empressant autour de l’ambulance ; et chaque fois que je regardais quelqu’un en cherchant à deviner ses pensées, il se produisait un effet de “zoom”, comme avec une caméra nantie d’une lentille ad hoc, et j’étais brusquement là, toute proche. Pourtant, il me semblait que cette partie de moi-même que j’appellerai mon « esprit » n’avait pas changé de place, distante de quelques mètres par rapport à mon corps. Quand je souhaitais voir quelqu’un qui se trouvait au loin, c’était comme si quelque chose de moi, une espèce de tête chercheuse, s’élançait vers cette personne. Et j’avais alors l’impression que si n’importe quoi se produisait n’importe où dans le monde, il me serait facile d’y assister.”
Ainsi s’exprime une dame :
“… Je voyais des gens autour de moi et je comprenais ce qu’ils disaient. Je ne les entendais pas sous une forme auditive comme je vous entends. C’était plutôt comme si je savais ce qu’ils pensaient, exactement ce qu’ils pensaient, mais seulement en idée, pas dans leur vocabulaire. Je captais leur pensée une seconde avant qu’ils n’ouvrent la bouche pour parler.”
A ce sujet, disons en passant que la prophétesse du Burkina Faso, dont il sera question ultérieurement, a reçu ce genre de faculté d’entendre, même de très loin de chez elle tout le mal que des personnes mal intentionnées peuvent dirent à son sujet. Quand l’occasion lui est donnée de les voir, elle est capable de restituer fidèlement leurs propos, le nombre de gens qui médisaient d’elle, le lieu où ils se trouvaient. Aussi, elle est capable d’appréhender, à distance, toutes les tractations de ses ennemis qui visent à la détruire. Elle sait à l’avance la mission dont leurs messagers sont chargés etc., qaund ils viennent pour l’affronter à domicile.
Des contacts avec les autres : rencontre d’un genre très particulier
“ça m’est arrivé à la naissance d’un de mes enfants. L’accouchement avait été très difficile, j’avais perdu beaucoup de sang. Le médecin avait renoncé à me sauver et il a annoncé à ma famille que j’allais mourir. Mais moi, pendant ce temps, je me sentais très lucide, et quand j’ai entendu le médecin parler de ma mort, j’ai cru que j’allais reprendre connaissance. C’est à ce moment que je me suis aperçue de la présence de monde, presque une foule, planant à la hauteur du plafond de ma chambre. Tous des gens que j’avais connus autrefois et qui étaient passés dans l’autre monde. Je reconnaissais ma grand-mère, et une ancienne camarade de classe, et aussi d’autres parents ou amis. Je voyais surtout leur visage et je les sentais là. Ils avaient tous l’air content, c’était une circonstance heureuse, et je savais qu’ils étaient venus pour me protéger ou pour me guider. C’était comme si je revenais chez moi et que l’on soit venu m’accueillir sur le seuil pour me souhaiter la bienvenue. Tout me paraissait beau et léger. Ce fut une minute magnifique, toute de splendeur”.
Un homme se souvient :
“Peu de temps avant ma prétendue mort, un de mes très bons amis, Bob, avait été tué. Au moment où je suis sorti de mon corps, j’ai eu le sentiment très vif que Bob se tenait tout près de moi. Je le voyais mentalement, et je le sentais là, mais c’était une sensation curieuse : je ne le voyais pas physiquement ; je distinguais des choses, mais pas sous une forme physique ; et pourtant de façon très claire, ses traits, tout. Je ne sais pas si je me fais bien comprendre. Il était là, mais il n’avait pas son corps terrestre. C’était un corps un peu diaphane, il me faisait l’effet d’avoir tous ses membres – bras, jambes, etc. – mais je ne peux pas dire que je le voyais physiquement. Dans l’instant, ça ne m’a semblé bizarre parce que je ne ressentais aucun besoin de le voir de mes yeux. D’ailleurs, je n’avais pas d’yeux.
Je lui demandais sans arrêt : « Bob, où faut-il que j’aille maintenant ? Qu’est-ce qui m’est arrive ? Est-ce que je suis mort, oui ou non ?» Mais il ne répondait pas, il demeurait sans dire un mot. Par suite, durant mon séjour à l’hôpital, il revenait souvent et je l’interrogeais de nouveau : « Qu’est-ce qui passé ? » mais pas de réponse. Et puis le jour où les médecins ont déclaré que j’étais sauvé, il est parti. Je ne l’ai pas revu, je n’ai plus senti sa présence. C’était presque comme s’il avait attendu que je franchisse la frontière finale, et alors seulement il m’aurait parlé, donné les détails sur ce qu’il fallait faire”.
Rencontre avec l’Etre de lumière ou l’expérience de cet Etre
La Vie-La Mort !!
1- “J’ai entendu les médecins dire que j’étais mort, et c’est à ce moment-là que je me suis senti dégringoler, ou plus exactement comme si je flottais dans cette obscurité, qui était comme un endroit clos. Je ne trouve pas de mots pour exprimer ça. Tout était très noir, sauf que dans le lointain j’apercevais cette lumière. C’était une lumière très, très brillante, mais pas très grande au début ; elle augmentait à mesure que je m’en approchais.
Je faisais des efforts pour rejoindre cette lumière parce que j’avais le sentiment que c’était le Christ, et je voulais arriver jusqu’à Lui. Il ny avait rien là d’effrayant ; c’était même plutôt agréable. Parce que, comme chrétien, j’avais naturellement établi une relation entre la lumière et le Christ qui avait dit . “Je suis la Lumière du monde. » Je me disais : “Si c’est vraiment la fin, si je dois mourir, alors je sais quel est Celui qui m’attend, là-bas, dans cette lumière.»
2- “Je me suis levée et je suis sortie dans le couloir pour aller boire quelque chose, et c’est à cet instant, on l’a su plus tard, que je me suis fait une perforation de l’appendice. Mes forces m’ont lâchée, et je suis tombée sur le sol. Je me suis mise à dériver, je me sentais comme si j’avais été tantôt dans mon corps et tantôt en dehors, et j’entendais une musique très belle. Je flottais au long du couloir, dépassant le seuil jusqu’au portique dont les battants étaient fermés. Là, ce fut comme si des nuages, ou plutôt un brouillard rose, s’amassaient autour de moi ; j’ai continué à flotter à travers des battants du portique, comme s’ils n’avaient pas existé, et de là vers cette lumière de pur cristal, une lumière blanche qui rayonnait ; une lumière très belle, très brillante, irradiante. Mais elle ne faisait pas mal aux yeux. On ne peut comparer cette lumière à rien de ce qui existe sur terre. Je ne peux pas dire que j’ai vu une personne dans cette lumière, mais il m’a paru certain qu’elle possède une identité, c’est indéniable. Imaginez une lumière faite de totale compréhension et de parfait amour.
Une pensée a été dirigée vers moi : « M’aimes-tu? » Cela ne m’est pas venu sous la forme d’une question, mais je crois bien que ce que la lumière voulait me dire était ceci : « Si tu m’aimes, retourne sur tes pas, achève ce que tu as commencé. » Et pendant ce temps, je me sentais tout enveloppée de compassion, et comme écrasée d’amour …”
3-“Je savais que j’allais mourir et que je n’y pouvais plus rien, parce que personne ne pouvait plus m’entendre… J’étais sorti de mon corps, j’en suis sûr, puisque je voyais ce corps étendu, là, sur la table d’opération. Mon âme l’avait quitté ! J’ai été d’abord très bouleversé, mais c’est alors qu’est intervenue cette lumière brillante. Au début, elle m’a paru un peu pâle, mais tout à coup il y a eu ce rayon intense. La luminosité était prodigieuse, rien à voir avec un éclair d’orage, une lumière insoutenable, voilà tout. Et cela dégageait de la chaleur, je me suis senti tout chaud.
C’était d’un blanc étincelant, tirant un peu sur le jaune – mais surtout blanc. Cela brillait formidablement, je n’arrive pas à bien le décrire. Cela éclairait tout alentour, mais cela ne m’empêchait absolument pas de voir tout le reste, la salle d’opération, le docteur et les infirmiers, tout. J’y voyais très distinctement sans être aveuglé.
Au commencement, quand la lumière est arrivée, je ne me rendais pas très bien compte de ce qui passait ; mais après, la lumière m’a demandé – c’était comme si elle me demandait – si j’étais prêt à mourir. C’était comme quand on parle à quelqu’un, seulement il ny avait personne. C’était la lumière qui me parlait, elle avait une voix.
J’imagine maintenant que cette voix qui me parlait a dû constater que je n’étais pas du tout prêt à mourir. Elle voulait simplement me mettre à l’épreuve, sans plus. Et cependant, à partir du moment où elle a commencé à me parler, je me suis senti délicieusement bien, protégé, et aimé. L’amour qui émanait de la lumière est inimaginable, indescriptible. Et par-dessus le marché, elle dégageait de la gaieté ! Elle avait le sens de l’humour, je vous assure !”
Le bilan d’une vie après la scission d’avec l’enveloppe charnelle
“Dès qu’il m’est apparu, l’être de lumière m’a tout de suite demandé : “Montre-moi ce que tu as fait de ta vie”, ou quelque chose d’approchant. Et aussitôt les retours en arrière ont commencé. Je me demandais ce qui m’arrivait, parce que d’un seul coup je me retrouvais toute petite, et à partir de là je me suis mise à avancer à travers les premiers temps de mon existence, année par année, jusqu’au moment présent.
C’était curieux de voir que ça commençait quand j’étais une toute petite fille jouant sur une plage près de chez nous, et il y avait aussi d’autres tableaux datant à peu près de la même époque, des scènes avec ma sœur ou d’autres gens du voisinage, des endroits où j’étais allée. Puis je me suis vue dans une garderie d’enfants, et je me suis souvenue d’un jouet que j’aimais beaucoup et que j’ai cassé, après quoi j’avais pleuré très longtemps tellement j’en avais été traumatisée. Les images continuaient à défiler, je me suis revue en train de camper avec les filles scoutes ; j’ai retrouvé quantité de souvenirs des années de lycée ; dans le secondaire, on m’a inscrite au tableau d’honneur, et je me suis rappelé ma joie au moment où j’avais été nommée. Après quoi j’ai revécu les classes supérieures, mes examens, mes premières années d’étudiante, jusqu’à l’époque où tout cela s’est produit.
Toutes ces choses m’étaient réapparues dans l’ordre où je les avais vécues ; elles semblaient réelles. Les décors étaient comme quand on sort de chez soi et qu’on voit les choses avec tout leur relief, et en couleurs. Et ça bougeait. Par exemple, quand je me suis vue en train de casser mon jouet, j’aurais pu décomposer chacun de mes mouvements. Mais je ne revivais pas la scène telle que je l’avais vue avec mes yeux d’enfant, c’était comme si la petite fille que je voyais était quelqu’un d’autre, comme au cinéma, une petite fille parmi les autres enfants qui jouaient dans cette salle. Pourtant, c’était bien moi. Je me voyais faisant ce que je faisais quand j’étais petite, tout se passait exactement comme dans la réalité ; je m’en souviens très bien.
Pendant le défilé des images, je ne voyais plus l’être de lumière ; il avait disparu tout de suite après m’avoir demandé ce que j’avais fait, dès que les retours en arrière avaient commence ; néanmoins je n’ai pas cessé de le savoir à mes côtés, je savais aussi que c’était lui qui m’entraînait à travers mon passé ; d’abord, parce que je sentais sa présence, et en plus il lui arrivait de faire des commentaires de temps à autre. Il n’essayait pas de s’informer sur ce que j’avais fait – il le savait parfaitement ; il choisissait certains passages de mon existence et les faisait revivre devant moi pour me les remettre en mémoire.”
La limite marquant le passage d’une modalité de vie à une autre
Le tunnel séparant la mort de l’état de vie
1- “Cela m’est arrivé au moment de la naissance de mon premier enfant. J’étais enceinte depuis huit mois quand j’ai fait ce que le médecin a appelé une grave intoxication ; il m’a conseillé de me faire admettre à l’hôpital, où il pourrait provoquer un accouchement prématuré. Tout de suite après la délivrance, j’ai eu une très forte hémorragie que le docteur a eu beaucoup de peine à juguler. J’étais très consciente de ce qui se passait, ayant moi-même été infirmière, et je me savais en danger. C’est alors que j’ai perdu connaissance, et j’ai commencé à percevoir un bourdonnement désagréable, comme une sonnerie. Puis je me suis vue transportée à bord d’un bateau, d’un petit navire voguant vers l’autre rive d’une grande étendue d’eau. Là-bas, de l’autre côté, j’apercevais tous ceux que j’avais aimés et qui étaient morts – ma mère, mon père, ma sœur et d’autres. Je les voyais, je voyais leur visage, exactement comme ils avaient été sur la terre. Ils me faisaient signe de venir les rejoindre, et moi je me répétais : « Non, non, je ne suis pas prête, je ne veux pas mourir, je ne suis pas prête à partir… »
2- “Tout cela constituait une expérience des plus étranges parce que pendant tout ce temps je n’avais cessé de voir les médecins et les infirmières qui donnaient des soins, mais c’était plutôt comme si j’étais une spectatrice et non pas cette personne, ce corps, dont ils s’occupaient. J’essayais de toutes mes forces d’avertir le docteur : « Je ne vais pas mourir ! » mais personne ne m’entendait. Tout, les médecins, les infirmières, la chambre de travail, le bateau, l’eau et le rivage au loin, tout cela se mélangeait étroitement, comme si les images se superposaient les unes aux autres.
Enfin, mon embarcation était sur le point d’atteindre l’autre rive quand, brusquement, elle fit demi-tour et rebroussa chemin. Je parvins à attirer l’attention du médecin, à qui je disais : « Je ne vais pas mourir », et c’est alors, je crois, que j’ai repris conscience. Le docteur m’a expliqué que je venais de faire une hémorragie consécutive à mon accouchement, que j’avais failli y rester, mais que dorénavant tout irait bien”.
3- “J’ai été hospitalisé à la suite d’un grave ennui au rein et je suis resté dans le coma pendant environ une semaine. Les médecins n’étaient pas sûrs de parvenir à me récupérer. Pendant la période où je suis resté sans connaissance, je me suis senti comme soulevé en l’air, comme si je n’avais plus de corps du tout. J’ai vu apparaître une grande lumière, blanche et brillante ; si brillante que je ne pouvais voir au travers. Mais sa seule présence dégageait une merveilleuse impression calme. Cela ne ressemblait à rien de connu sur terre. A l’apparition de cette lumière, des pensées et paroles me sont venues à l’esprit : « Veux-tu mourir ? » A quoi j’ai répondu que je n’en savais rien, étant donné que je ne connaissais rien de la mort.
Alors la lumière blanche m’a dit : « Franchis cette ligne et tu sauras. » J’avais l’impression de savoir où se situait la ligne en question, bien que je ne puisse la percevoir. A peine l’avais-je franchie que j’éprouvai des sentiments merveilleux de paix, de sérénité, et l’effacement de tous mes soucis”.
Le retour en arrière, c’est-à-dire à la vie terrestre
Pont du retour à la vie terrestre
1- “J’étais hors de mon corps, et je me suis rendu compte qu’il fallait prendre une décision. Je me disais bien que je ne pourrais pas rester indéfiniment dans cette situation ; donc – bien sûr, ce n’est pas facile à comprendre pour d’autres, mais pour moi ; dans l’instant, ça me paraissait on ne peut plus clair – je savais qu’il m’incombait de décider si j’irais de l’avant ou si je réintégrerais mon corps.
Tout étaif merveilleux de l’autre côté, et en somme je n’aurais pas demandé mieux que d’y rester. Mais l’idée que j’avais quelque chose de bien à accomplir sur terre était aussi une pensée exaltante. Alors je me suis dit : «Oui, il faut que je reparte et que je revive », et je suis rentrée dans mon corps. J’ai même l’impression d’avoir moi-même arrêté l’hémorragie. Quoi qu’il en soit, c’est à partir de ce moment-là que j’ai commencé à aller mieux.
D’autres ont le sentiment que c’est « Dieu « , ou l’être de lumière, qui les a autorisés à revivre, en réponse à leur requête (généralement parce que cette requête ne se donnait pas un but égoïste) ; ou peut-être parce que Dieu, ou l’être, comptait sur eux en vue d’une mission à mener à bien”.
2- “J’étais sur la table d’opération, et je voyais tout ce qu’on était en train de faire. Je savais que j’allais mourir, que c’était la fin. Mais je m’inquiétais de mes enfants, de savoir qui les prendrait en charge ; donc, je n’étais pas prête pour le grand départ. Le Seigneur m’a permis de revivre.
3- “J’ai tenu compagnie à une parente très âgée pendant sa dernière maladie, qui traînait en longueur. Je participais aux soins qui lui étaient donnés, et pendant ce temps tous les membres de la famille priaient pour elle, afin qu’elle retrouve la santé. A plusieurs reprises sa respiration s’arrêta, mais on réussissait à la ranimer. Enfin, un jour, elle m’a regardée et ma dit :
Jeanne, je suis allée de l’autre côté, dans l’ailleurs, et c’est magnifique là-bas. Je ne demande qu’à y rester, mais ce ne sera pas possible tant que vous serez tous là à prier pour que je reste avec vous. Vos prières me retiennent ici. Je vous en supplie, ne priez plus ! »
Nous avons obéi, et elle est morte peu après”.
La force du monde sensible, son scepticisme et l’incrédulité qu’il nous impose
1- …. “Lorsque cela m’est arrivé et que j’ai essayé d’en parler à mes camarades de collège, j’ai été automatiquement cataloguée comme folle. Je racontais mon histoire, on m’écoutait d’un air intéressé, et puis je découvrais un peu plus tard qu’on disait de moi : « La pauvre, elle déraille complètement ! » Quand je me suis aperçue qu’on se payait ma tête, j’ai renoncé à communiquer. D’ailleurs mon but n’était pas de me faire valoir en clamant : « Ah ! comme c’est étrange, ce qui m’est arrive ! » Non, ce que je tentais de faire passer, c’est que nous avons encore plus de choses à apprendre de la vie que je ne l’aurais jamais supposer ; et je suis bien sûre qu’ils ny auraient jamais pensé, eux non plus.”
2- “ C’est vraiment très important de découvrir que d’autres ont eu la même expérience, parce que je m’en rendais pas compte ( …). Je suis heureux de l’apprendre et de pouvoir me dire que d’autres ont passé par là eux aussi ; maintenant, au moins, je sais que je ne suis pas fou.
J’avais toujours considéré cela comme tout à fait réel, mais je préférais ne pas en parler, par crainte qu’on ne me regarde en pensant : « Celui-là, quand il a perdu connaissance, il a également perdu l’esprit ! »
J’avais beau me dire que d’autres devaient avoir vécu la même expérience, il y avait peu de chance pour que je puisse tomber sur quelqu’un qui aurait entendu parler d’un cas semblable ; ce sont des choses dont on ne va pas se vanter. Si cela ne m’était pas arrivé à moi-même et que quelqu’un d’autre soit venu me raconter cette histoire, je me serais probablement demandé quel genre de blague on voulait me faire. Le monde d’aujourd’hui est comme ça.”
Les conséquence de cette expérience inouïe sur la vie après le retour à l’existence corporelle
1- “Je crois bien que cette expérience a introduit un élément nouveau dans ma vie. Je n’étais qu’un enfant quand cela m’est arrivé, j’avais à peine dix ans ; mais depuis, et durant toute ma vie, j’ai gardé la conviction que la vie continue après la mort ; cela ne fait pas l’ombre d’un doute pour moi, et je n’ai pas peur de mourir. Pas une seconde. J’ai vu des gens qui ont cette peur, cette terreur. J’ai toujours envie de sourire quand j’entends des gens douter qu’il y ait un au-delà, ou décréter : “Après la mort, il ny a rien. » Je pense alors intérieurement : “Ils ne savent pas. »
J’ai connu pas mal d’épreuves dans ma vie. Il m’est arrivé, dans mon travail, d’avoir le canon d’un revolver braqué sur moi et appuyé sur ma tempe ; je n’en ai pas été très effrayé parce que je pensais : “Bon, si je meurs, s’ils me tuent vraiment, je sais que je continurai à vivre quelque part ailleurs. »
2- “On dit parfois que nous évitons de prononcer le mot « mort » parce que nous tentons d’y échapper. Ce n’est pas mon cas. Lorsqu’on a fait l’expérience que j’ai faite, on conserve la certitude que la mort n’existe pas. On passe simplement d’un état au suivant, comme dans les études, lorsque l’on passe d’une classe à la classe supérieure”.
3- “La vie ressemble à un confinement. Nous ne pouvons pas comprendre, dans notre état actuel, à quel point notre corps est pour nous une prison. La mort procure une telle délivrance – c’est comme si on s’évadait ; je ne trouve pas de meilleure comparaison”.
Platon, dans Phédon, affirme nettement que le corps est bien un tombeau pour l’âme. Il constitue pour celle-ci le handicap majeur pour son accession à la contemplation des Idées éternelles et de celle de la Réalité/Vérité par ses propres moyens. Aussi, tant qu’elle reste conjointe à cette matière impure qui l’oblige, de surcroît, à en prendre constamment soin en raison de l’infinité de ses besoins matériels, elle vivra toujours dans l’illusion des savoirs, dans l’imperfection. Donc, il faut se hâter de s’en libérer pour devenir soi, c’est-à-dire une substance apparentée aux Essences.
Confirmations du fait d’avoir été témoin de la scène de sa mort temporaire
1- “Quand tout a été tenniné, le docteur m’a dit que j’avais été au plus mal ; et je lui ai répondu : « Oui, je sais. » Il m’a demandé : « Comment le savez-vous ? » Je lui ai répondu : « Je peux vous raconter tout ce qui s’est passé. » Il ne voulait pas me croire, alors je lui ai retracé toute l’affaire, à partir du moment où j’ai cessé de respirer jusqu’à ce que j’aie commencé à reprendre connaissance. Il était tout estomaqué de s’apercevoir que je savais tout cela ; il n’a rien trouvé à me dire, mais il est revenu plusieurs fois m’interroger à ce propos”.
2- “A mon réveil après l’accident, mon père était près de moi ; je n’avais même pas envie de me renseigner sur mon état, ni de savoir comment j’allais, ni ce que les médecins prévoyaient pour la suite. Je n’avais qu’une idée, raconter immédiatement l’expérience par laquelle je venais de passer. J’ai dit à mon père quel était celui qui avait traîné mon corps en dehors de l’immeuble, et même de quelle couleur étaient ses vêtements, comment on m’a tiré de là, et tout ce qui s’était dit autour de moi. Et mon père a reconnu : « Oui, tout cela est exact. » Pourtant, mon corps était parfaitement sans connaissance pendant tout ce temps, et il était impossible que j’aie pu voir et entendre tout ça si je n’étais pas sorti de mon corps”.
L’Inconnaissabilité !
Tout indique que, d’après les témoignages de ceux qui ont connu l’expérience de la mort temporaire et les autres enquêtes de Docteur Raymond Moody, qu’il y a trois sortes de mort :
1) La mort naturelle : celle-ci a lieu au terme échu à la vie terrestre. En effet, une telle mort suppose qu’il ne peut y avoir de retour en arrière lorsqu’elle advient. L’être humain accède à l’état d’Energie pour partager l’éternité de cette dernière. Cependant, par désir, l’esprit demeure toujours libre d’interrompre celle-ci pour recommencer une autre existence terrestre en s’incarnant dans une autre enveloppe charnelle.
2) La mort adventice : elle se produit soit par accident, soi prématurément, c’est-à-dire avant le terme échu de la vie terrestre. Les cas d’une telle mort sont multiples et variés. C’est parmi ces morts que figurent des retours à la vie. Ils sont aidés par les performances technologiques, d’une part, mais d’autre part, par la volonté de l’Etre d’Energie, qui n’a aucun point commun avec les Dieux des religions révélées ou non. Il demande aux morts temporaires de retourner à la vie pour accomplir la mission assignée à leur existence terrestre.
La résurrection du Lazare des Évangiles par Jésus-Christ figurerait parmi de tels cas. Toutefois, de nos jours, un grand nombre de chrétiens doute de ce fait extraordinaire qu’on appelle miracle. Pourtant, la puissance de Jésus Christ, l’un des transhumains (voir Pierre Bamony : Le génie du cerveau humain et ses merveilles) les plus lumineux de toute l’histoire de l’humanité et qui, de ce fait, participe du divin absolu, était manfeste. Il avait sans doute pu accéder à des zones de son cerveau qui nous seraient inaccessibles. Or, les chrétiens contemporains refusent d’accorder foi à ses actes hors du commun sous prétexte qu’ils sont devenus plus lucides. Avec nos explications de ces phénomènes, ils pourraient mieux comprendre le cas de Lazare sous l’angle de la raison.
3) la mort par suicide : celle-ci ne semble pas s’accorder avec les principes institutionnels du Cosmos ou de l’Etre d’Energie. La vie nous échoit comme une grâce, un présent de celui-ci. Quelle que soit la nature du sort qui est le nôtre en ce monde, nous ne devons guère mettre un terme à notre vie. Tout se passe comme si nous ne devons pas nous faire justice nous-mêmes. C’est pourquoi, selon Raymond Moody, les suicidés semblent être mal accueillis quand ils accèdent à l’être d’Energie.
III – Simulitudes et différences par rapport, entre autres faits, à la théorie platonicienne de l’immortalité de l’âme : l’être humain ne meurt pas, il accède à l’état d’Energie
Platon, visionnaire de la vie au-delà de la vie terrestre
Pour un grand nombre de scientifiques contemporains parmi les plus éminents, comme Werner Heisenberg (Physique et Philosophie), le premier grand scientifique de l’histoire de la pensée humaine demeure incontestablement Platon. Il fut le premier à instruire l’humanité sur le fait que l’accès à la science, c’est-à-dire à la contemplation rationnelle des phénomènes non sensibles, passe nécessairement par la séparation radicale du corps et de l’esprit. Telle est la condition qui permet à l’âme d’accéder à la vérité pure, aux Essences éternelles dont elle est elle-même apparentée. Le génie de Platon réside dans la création et le commencement absolus de l’esprit scientifique au sens noble du terme, c’est-à-dire la science comme connaissance désintéressée des phénomènes, comme le plaisir noble de savoir pour savoir. L’originalité de Platon, c’est aussi le fait d’avoir initié la science métaphysique ou vision suprasensible qui ambitionne d’atteindre le fond de l’Etre par une meilleure connaissance et compréhension possibles au-delà du monde apparent des sens. Ceux-ci sont de véritables freins à nos enquêtes sur la vérité et/ou la Réalité métaphysique intangible ; ou du moins sur le dévoilement des supramondes. Telle est aussi la pensée de l’un des fondateurs de la physique quantique.
A titre d’exemple, l’inventeur du concept “quanta”, en l’occurrence Max Planck, admet volontiers que la Réalité relève de la métaphysique vers laquelle la raison humaine tend contiuellement sans assurance de l’atteindre effectivement un jour. C’est en ce sens qu’il écrit : “Le but, c’est la création d’une image du monde avec des éléments réels qui n’aient plus à réclamer de perfectionnement et représentent ainsi l’ultime réalité. L’acquisition effective de ce but ne sera ni ne pourra jamais être nôtre. Mais, en vue de pouvoir au moins lui donner un nom, et pour le moment, nous appelons la réalité ultime « le monde réel »[4], dans le sens absolu, métaphysique du mot réel. Ce que l’on doit interpréter comme exprimant le fait que le monde réel- en d’autres termes, la nature objective – se dresse derrière tout ce qui est explorable. Par opposition à ceci, la représentation scientifique du monde obtenue notre expérience – le monde phénoménologique – demeure toujours une approximation, un modèle plus ou moins entrevu… [… ] Mais en même temps, nous saisissons ici un aperçu des frontières que les sciences exactes sont incapables de franchir. Si profonds que soient jamais leurs résultats, si loin qu’ils aillent, elles ne peuvent jamais réussir à faire le dernier pas qui les ferait entrer au royaume de la métaphysique. Le fait que – quoique nous sentions inévitablement contraints de postuler l’existence d’un monde réel, au sens absolu – nous ne puissions jamais pleinement comprendre sa nature, constitue l’élément irrationnel dont la science ne peut jamais se défaire […]”[5]
En outre, la négation platonicienne du temps, par exemple, dans le Timée, trouve également une confirmation à travers les témoignages des morts temporaires (le Temps n’est rien d’autre que le « reflet mouvant et irréel de l’éternité »). Car ces témoignages insistent aussi sur le fait qu’au-delà du monde matériel et de la réalité sensible, le temps n’est plus. Tout se réduit à une seule dimension : l’espace commun du divin, des émanations divines et des esprits qui sont devenus comme des sons, des ondes n’occupant plus d’espace localisable ; ici ou là, ou ailleurs dans des espaces lointains de façon instantanée : leur mouvement n’a plus de limite comme le montrent les données de la physique quantique. Ainsi, les particules peuvent apparaître en un lieu, puis disparaître et réapparaître ailleurs dans le même instant ; ou se présenter simultanément sous deux formes différentes. Même très élognées dans l’espace l’une de l’autre, deux particules qui ont été en conctact continuent de communiquer de l’information. Il n’y a donc ni durée, ni mouvement physique suivant nos sens, mais uniquement de l’énergie en translation ou en transportation.
Par ailleurs, dans Phédon, Gorgias ou La République, Platon, à l’instar des témoignages du XXe siècle, insiste sur le fait que lâme, dès l’instant où elle se déleste de son corps/coquille, n’est pas seule. Elle peut rencontrer d’autres âmes de défunts, converser avec elles. Mieux, elle peut être guidée par des entités gardienne que les dieux ont mise à la disposition de celles-ci. Les témoignages font également mention de l’Etre de lumière qui a accueilli leur âme, le temps d’un bref séjour dans cet autre état de vie/ existence. Dans Phédon, il mentionne le fait que les âmes peuvent trouver une embarcation qui les conduit à travers une étendue d’eau, des espaces souterrains en direction de « l’autre rive » de l’après-vie terrestre. La seule nuance à retenir entre les témoignages et la conception de Platon réside en ceci : dans Gorgias, Platon insiste sur la nécessité de juger les âmes en récompensant les justes : celles qui, sur terre, ont appliqué le principe de justice, l’une des plus belles vertus humaines. En revanche, ce jugement doit condamner les âmes injustes, mauvaises, celles qui, sur terre, ont fait le mal. Elles doivent souffrir pour réparer leurs fautes ou, plutôt, leurs mauvaises actions.
En revanche, les témoignages ne font mention d’aucun jugement fondé sur le principe de justice. Tout au plus, les âmes mauvaises ne semblent pas avoir reçu un bon accueil de la part de l’Etre de lumière. Toutefois, un fait accorde la conception platonicienne et les témoignages des interviewés du Docteur Raymond Moody. En effet, l’Etre de lumière fait dérouler sous leurs “yeux” tous les actes, bons ou mauvais, de leur existence terrestre. Chez Platon aussi, pendant le jugement des âmes, une entité fait défiler devant chaque âme tout le programme de sa vie ; toutes les actions bonnes ou mauvaises qu’elle a accomplies au cours de sa vie terrestre. Elle ne peut se soustraire à cette évidence ni contester cette vérité des faits.
Nonobstant ce, les témoignages confirment la conception de Platon selon laquelle l’âme, une fois délestée de son corps et/ou enveloppe charnelle, accède immédiatement à une pensée, à une clarté accrues et à un très haut degré de compréhension et de pénétration inouïe du tout. L’âme est transfigurée de telle manière qu’elle connaît profondément l’essence véritable des choses. C’est pourquoi, le commerce de l’âme avec le corps limite grandement nos facultés de savoir en raison de l’enseignement illusoire, tronquée, trompeur et faux de nos sens. Il en est de même du langage humain qui est incapable d’exprimer adéquatement et directement les vérités essentielles, les réalités ultimes, comme le montrent les témoignages des mourants temporaines.
- B) Au-delà de la différence des cultures, des similitudes existent sur ces phénomènes en jeu dans nos analyses présentes
D’ordinaire, on considère un fait comme scientifiquement établi s’il obéit au moins aux deux critères suivants : d’abord, le fait que, suivant un protocole expérimental, il soit toujours reproductible ; ensuite, la confirmation de son universalité par le raisonnement inductif. On peut changer cette logique classique pour en proposer une autre : les similitudes des faits humains confirmant la même perception, les mêmes données, par-delà le la diversité des cultures, fonde ainsi la réalité, la vérité et l’universalité de ceux-ci. Tel est le sens de la conception platonicienne de l’immortalité de l’âme et de la différence d’essence du corps et de l’esprit ou âme.
Nous nous en tiendrons à deux réalités confirmant ces diverses données. C’est, d’abord, le cas d’Emanuel Swedenborg (Stockholm 1688-1772). On découvre, dans son petit livre, Du commerce de l’âme et du corps ou traité de la relation qui subsiste entre le spirituel et le matériel (Kindle, 2013), des remarques qui ne sont pas si éloignées de la théorie de Platon. Dans ce livre, il y a parfois des descriptions relatives à la vie après la mort dont il a lui-même fait l’expérience. Selon lui, dès que les fonctions vitales cesse de fonctionner, on déclare la mort de l’individu. En réalité « l’homme ne meure pas, mais est seulement séparé de la partie corporelle qui lui servait dans ce monde-ci … L’homme, quand il meurt ne fait autre chose que passer d’un monde à un autre ». Il a connu lui-même l’expérience de la décorporation. Comme les témoins interviewés par le Docteur Raymond Moody le prouvent, au cours de cette expérience, il rencontra des entités divines qu’il assimilait à des « anges », en raison de la prégnance de la religion chrétienne sur son éducation. Mais les échanges entre lui et les autres esprits sont d’un genre particulier ; un peu comme le transfert direct des pensées des uns et des autres ; exactement comme les témoins de l’expérience de mort temporaire du XXe siècle l’ont établi. Tout se passe comme si l’âme accède à une supraperception, à un degré parfait de mémoire et d’intellect. Il n’y a plus de temps pour constituer un obstacle dans le processus de l’intelligence mutuelle des esprits, comme cet auteur l’écrit justement : «… Vu que les esprits conversent entre eux à l’aide d’un langage universel… Chaque homme, aussitôt après sa mort, s’accoutume à ce langage universel… qui est le propre des esprits… La parole qu’un ange ou un esprit adresse à l’homme est perçue de façon aussi sonore que la parole d’un homme à autre homme… La raison en est que la parole d’un ange ou d’un esprit s’infiltre d’abord dans la conscience de l’homme… ».
Emanuel Swedenborg remarque que toutes les facultés de l’âme, une fois délestée du corps, deviennent parfaites, telles que les pensées et les perceptions. Et sa vie se perçoit comme dans une vision globale de soi-même jusque dans les moindres détails de ses actions. C’est en ce sens qu’il écrit : « la mémoire intérieure… est telle que toutes les choses particulières y sont inscrites… Tout ce que l’homme a fait ou pensé, dit ou fait à n’importe quel moment… depuis sa première enfance jusqu’à son extrême vieiellesse. L’homme conserve le souvenir de toutes ces choses lorsqu’il parvient à l’autre vie, et est successivement porté à les rappeler toutes… Tout ce qu’il a dit ou fait… devient manifeste devant les anges, dans une lumière aussi claire que le jour… et il n’est rien de si caché dans le monde qui ne soit manifeste après la mort… car cela est vu en image lorsque l’esprit est examiné à la lumière du ciel ».
Enfin, on retrouve des données semblables dans la tradition religieuses tibétaine. La pensée de la vie après la mort s’est imposée en Occident depuis la publication du livre de Padmasambhava, Le livre des mots tibétains-Trad Philippe Cornu (Pocket, Poche, Paris). Ce livre avait eu une influence considérable et il a toujours un impact sur un certain public occidental. Même si certains restaient dubitatifs sur les données de ce livre en le releguant au rang de croyances tout plus bonnes pour des esprits naïfs au nom d’une sacro-sainte raison scientifique, beaucoup d’autres occidentaux au contraire s’en sont nourris pour réinterroger les connaissances ; voire pour approfondir les savoirs institués par la raison philosophico-scientifique. Comme Platon dans Phédon, les Tibétains pensent aussi que l’esprit ou l’âme se détache du corps à de la mort. Et, à l’instar des témoignages des Américains ayant vécu l’expérience de la mort temporaire, l’âme peut se trouver dans une sorte de vide sans commune mesure avec le monde physique. Elle peut même entendre des sons ou des bruits assourdissants, désagréables ou alarmants. Il advient qu’elle-même, tout autant que son entourage, soit enveloppée dans un éclair brumeux. De son nouvel état, elle observe ses parents et ses amis qui prennent soin des rituels de toilette de son corps avant son incinération. Comme l’individu ignore s’il est mort s’il est encore vivant, il essaie de parler, mais il n’est ni vu ni entendu par les membres de sa famille. Il finit par se rendre à l’évidence qu’il ne partage plus le même état, le meme monde ou la même dimension qu’eux. D’où son regret, l’effroi de sa solitude dans les premiers instants de son nouvel état, ignorant même où aller. Aussi, son esprit reste dans le voisinage des familiers de son état passé pendant quelque temps[6]. Dans Phédon, Platon ne dit pas autre chose. Selon lui, les âmes qui n’ont pas trouvé grâce aux yeux des divinités en raison de leur méchanceté, errent pendant très longtemps au milieu des hommes ou trouvent refuse dans des cimetières sous forme de fantôme etc.
Selon Padmasambhava, l’âme a toujours un corps, mais un corps « brillant » privé de la matière terrestre. Car celui-ci peut aisément, comme en un clignement d’yeux, traverser les murs, les montagnes, les rochers sans rencontrer de résistance aucune. Mieux, si l’on peut s’exprimer ainsi, ses placements sont instantanés comme la rapidité et la vitesse de la pensée. Et tout lieu est instantanément accessible dès lors qu’elle le désire. A propos de la célérité de l’esprit, il nous a été donné d’en faire une certaine expérience indirecte. Celle-ci révèle que l’esprit/âme, différent du clone, peut se déplacer dans l’espace et en toute liberté du vivant même de l’être humain. En effet, lors de nos dernières enquêtes sur le terrain au Burkina Faso, en juillet 2014, nous étions accompagnés d’une amie de la région lyonnaise dans le cadre d’un autre projet. A la fin d’une séance de prière chez la prophétesse Ebourbié Kando, les dames de sa communauté nous firent remarquer le fait suivant : “pendant que nous étions en prière, l’âme d’une femme est venue de la France pour nous dire qu’elle désire ardemment que Monsieur François X la prenne pour épouse”. La communauté connaît bien Monsieur François X. Lui aussi habite en France. Il était déjà venu pour demander à la prophétesse de le soigner de maux qui pesaient lourdement sur sa vie au point de nuire à son épanouissement. Comme nous voulons tout comprendre, tout savoir en vue de tout expliquer, nous avons posé naïvment la question suivante : “Où est-elle ?” Alors, elles éclatèrent de rire nous répondirent : “tu ne peux pas la voir. A ta naissance, tu n’as pas reçu le pouvoir de la perception des mondes et des êtres extrasensoriels. Tes yeux sont aveugles par rapport à ces réalités… De toute façon, elle est déjà repartie”. En un sens, notre cerveau est, hélas, dénué des pouvoirs propres aux cerveaux quantiques qui sont doués de la faculté de la bi-vision dont celle de l’avenir.
Par ailleurs, selon Padmasambhava, il n’y a pas de limites en ce qui concerne les « perceptions nouvelles », c’est-à-dire la pensée de l’esprit, qui est lui-même devenu comme une pensée. Car son intellect s’est changé en un état parfait et il est d’une nature proche du divin. En outre, son “corps” immatériel et « brillant » est désormais privé des maux, des handicaps physiques (surdité, non-voyance, manchot, boiteux etc.) dont il était éventuellement affecté pendant sa vie sur terre. Ceux-ci concernent uniquement le corps et son clone destinés à la destruction. Tout son être semble avoir été restitué, dans un état de perfection. De même, il insiste sur le fait que l’âme fait la rencontre d’autres êtres dont une entité qui serait comme « une claire et pure lumière » qui incline à avoir des pensées d’amour, voire de compassion pour autrui.
Enfin, celle-ci, dans cette rencontre et cette proximité, connaît un état profond de paix, un immense bonheur. Et comme Platon et les témoignages des morts temporaires l’ont souligné, chez les Tibétains aussi, l’âme contemple, comme dans un miroir sa vie antérieure entière, avec ses mauvaises et ses bonnes actions. Ainsi, nulle âme ne peut tenter de se mentir sur les événements de sa vie pendant que celle-ci est jugée par des entités divines. Telle est aussi la thèse de Platon dans Gorgias.
Dans le premier tome de notre dernier livre (Le génie du cerceau humain et ses merveilles, tome 1 De l’anthropologie quantique comme ultime science de l’homme, tome 2 Anthropologie quantique et technoscience, L’Harmattan 2015), nous avons longuement analysé les raisons pour lesquelles la distinction de l’âme et du corps, l’existence d’une divinité sous la figure de l’Energie Eternelle sont des évidences pour les peuples de l’Afrique subsaharienne. D’abord, à l’instar de leurs ancêtres de l’Égypte ancienne, ils ont développé des sciences profondes, c’est-à-dire quantiques qui leur permettent de manipuler à leur guise tous les vivants. Selon leur conception du vivant, entre autres, de l’espèce humaine, l’individu est composé de trois parties différentes : le corps-peau ou composante de la matière visible, le clone qui régit l’activité vitale des deux composantes (c’est la partie neurovégétative), et l’âme ou par celle de Dieu. Mais, en réalité, corps-peau et clone sont de même nature puisqu’ils sont destinés à être annihilés : le corps-peau à devenir matière, le clone (partie neurovégétative de l’individu) à être détruit ou manduqué grâce à un procédé de transubstantiation permettant de le transfigurer sous quelques figures animales que ce soit par les sorciers que nous avons appelés cerveaux quantiques maléfiques.
Quant à la parcelle du divin, elle est comme l’air. Les cerveaux quantiques maléfiques ou non, peuvent la percevoir. C’est elle qui, à l’instant même de la mort du corps, devient être d’Energie. Elle retourne au sein de l’Energie Eternelle pour partager son essence. Pour des raisons que les vivants ignorent, comme il n’y a plus de dimension temporelle, l’esprit/parcelle de Dieu peut désirer renaiître en prenant possession d’un autre corps suivant des temps immémoriaux pour nous vivants ; voire peu après la mort de son corps précédent.
Durant l’existence de l’ici-bas, la décorporation est permanente : pendant l’état de biostase (voir Le génie du cerveau humain et ses merveilles), le clone peut prendre congé de sa coquille en sortant du corps par la tête. Il peut ainsi parcourir tous les espaces qu’il veut avant de réintégrer son corps en procédant de la même manière. Le clone ou corps-peau opère ainsi tous les soirs des voyages trans-spatio-temporels. Telle est aussi la fragilité du clone. En effet, c’est pendant ces voyages qu’il est appréhendé par les cerveaux quantiques maléfiques en vue d’être tué suivant leur bon vouloir et sans effusion de sang. La mort du clone s’accompagne immédiatement de celle du corps-peau.
Le fait suivant confirme bien l’immortalité de l’âme comme Platon la conçoit. L’action d’une prophétesse du Burkina Faso, servant de trame aux enquêtes anthropologiques quantiques dans le premier tome de notre ouvrage, trouble notre degré de compréhension des phénomènes humains et non humains. Son action vise à sauver les clones dénués de pouvoir sorcellaire des griffes de leurs prédateurs ou cerveaux quantiques maléfiques. Comme elle s’occupe, entre autres, des cas critiques, un jour du mois d’avril 2015, lors de sa prière, elle fit la remarque suivante à son bras droit assis à côté d’elle : « qui est Ezilma Kansono dans ta famille ? » Lazare, c’est le prénom du bras droit en question, tout étonné d’entendre ces prénom et nom d’une femme défunte depuis plus de vingt ans, lui répond avec effroi : « c’était l’une des femmes de mon grand-père maternel. Mais elle n’est plus de ce monde depuis longtemps ». Ebourbié Kando (il en a été question dans les analyses précédentes) reprit : « : tu as raison : voici son âme assise en face de moi. Elle t’a désigné comme un neveu de la famille de son mari. Elle me raconte tout le mal qu’elle a causé à l’un de tes oncles depuis son enfance pour l’empêcher de briller en ce monde, par pure jalousie. A cet effet, elle dit qu’elle a enterré son sort terrestre dans une tombe en le plaçant sous un cadavre. Mais, désormais, elle est prête à le libérer en le sortant de cette situation scabreuse ». Peu de temps après, l’oncle en question de Lazare fit un songe où il vit le sortilège qui tenait son sort prisonnier dans une tombe sous un cadavre. Il vit aussi comment une force vint prendre possession de son être, au point de sentir que celle-ci le réparait d’une amputation antérieure.
Un autre détail qui confirme la conception de Platon, dans Gorgias, à savoir la punition des âmes maudites. Car l’âme de cette défunte dit à la prophétesse (médium ?) ceci : « on me fait sans cesse souffrir dans mon état présent pour me faire payer tous les maux que j’ai causés pendant ma vie terrestre à mon mari et à ses enfants, dont les plus chanceux d’entre eux. Car j’étais une sorcière redoutable et toute-puissante. Tout le monde tremblait devant moi et je cumulais responsabilités et pouvoir de mon mari à son insu. Je gouvernais à ma guise sur sa vie. J’étais si puissante que je ne pensais pas qu’un jour je mourrais… Mais à présent je suis privée de tout et je ne connais ni paix, ni sérénité. Mon sort est dur, effroyable et je ne sais quand on pourrait m’en libérer… une autre femme de mon mari va bientôt mourir. Elle connaîtrait un sort pire que le mien du fait aussi de sa méchanceté »[7].
Finalement, la physique quantique et l’anthropologie quantique nous dévoilent des dimensions des phénomènes humains et non humains qui dépassent infiniment notre compréhension présente des choses ; notre vision rassurante du monde. Ces révélations déstabilisent les illusions de nos sens, font voler en éclats nos certitudes, nos convictions rationnelles et scientifiques classiques. Mais, singulièrement, elles nous font accéder à une meilleure intelligence des pans entiers de la pensée de ce génie de l’humanité qu’est Platon. Mieux, elles nous invitent à explorer des champs nouveaux des savoirs humains, et à rechercher un degré supérieur de compréhension des phénomènes qui ne nous sont pas si étrangers que cela semble être établi si l’on consent au fait que notre cerveau est le creuset de pouvoirs infinis. Ceux-ci ne sont limités que par les bornes de notre conscience qui ne peut percevoir ni faire qu’une chose à la fois ; et de notre raison qui se meut toujours dans un univers aux données surannées, qui manipule encore des conncepts antiques et inopérants désormais. Mais si l’on accepte d’être à l’écoute de notre cerveau, on n’est pas encore au bout de nos surprises. La contemplation de l’univers du cerveau, aussi immense que notre univers visible et plus complexe que lui, transforme notre raison en une espèce de danseuse du ventre et nous donne le vertige.
Bibliographie
Bamony Pierre: Des pouvoirs réels du sorcier africain-forces surnaturelles et autorités politiques chez les Lyéla du Burkina Faso – (L’Harmattan septembre 2009, 452 p)
Le génie du cerveau humain et ses merveilles :
Tome 1 De l’anthropologie quantique comme ultime science de l’homme
Tome 2 Anthropologie quantique et technoscience (L’Harmattan, Paris 2015
- Castaneda Carlos (L’herbe du diable et la petite fumée, 10-18, Paris 1977)
- Dehaene Stanislas : Le code de la conscience (O. Jacob, Paris 2014)
- Drouot Patrick: Des vies antérieures aux vies futures – Immortalité et réincarnation- (Editions du Rocher, 1993)
- Heisenberg Werner : Physique et Philosophie (A. Michel, coll. “Sciences d’aujourd’hui”)
- Padmasambhava : Le livre des mots tibétains-Trad Philippe Cornu (Pocket, Poche, Paris)
- Planck Max: Autobiographie scientifique et derniers êcrits (Trad. Par A. George, A. Michel, 1960)
- Platon : Phédon-Emile Chambry- (Garnier Flammarion, Parsi 1965)
- La République (Garnier Flammarion, Paris 1967)
- Gorgias (Garnier Flammarion- Emile Chambry- Garnier Flammarion, Paris 1967)
- Rodis-Lewis Généviève : L’œuvre de Descartes, tome 1 (J. Vrin, Paris 1971)
- Swedenborg Emanuel : Du commerce de l’âme et du corps ou traité de la relation qui subsiste entre le spirituel et le matériel (Kindle, 2013)
[1] Dans nos travaux anthropologiques, nous appelons « religions naturelles » celles des peuples, comme les Africains, les Amérindiens, les Egyptiens anciens, les Romains, les Grecs anciens, entre autres peuples, qui ne se fondent pas sur la révélation d’un Dieu unique. Selon ces croyances et pratiques religieuses, Dieu Est et il n’a nul besoin d’être révélé. Nous n’avons aucun moyen de le connaître. Il est juste objet de foi profonde et indubitable.
[2] In L’œuvre de Descartes, tome 1 (J. Vrin, Paris 1971)
[3] Patrick Drouot : Des vies antérieures aux vies futures – Immortalité et réincarnation- (Editions du Rocher, 1993)
[4] C’est le postulat du réalisme selon lequel il existe une réalité indépendante de nous. Le contraire est l’idéalisme qui affirme qu’il n’existe de réalité que pour un esprit capable de la percevoir.
[5] Max Planck : Autobiographie scientifique et derniers êcrits (Trad. Par A. George, A. Michel, 1960, p.145
[6] Bernard Tardieu souligne le fait que l’âme de son épouse a continué à partager la vie de sa famille durant un certain temps avant de s’en éloigner définitivement.
[7] Ce fait nous a été rapporté par Lazare lui-même peu après qu’il a eu lieu.