« Cet ensemble complexe de relations interindividuelles, dans une cour lyel, s’organise autour d’interdits (susulu). Certains d’entre eux débordent le cadre précis de la vie d’une enceinte familiale car ils concernent tous les membres d’un même Kwala et ils sont redoutés par tous en raison de la sanction qu’entraîne leur infraction ; ce qui met toujours en danger la vie des hommes.
Avant d’en analyser quelques-uns, voyons la situation particulière de la femme par rapport à ces susulu. En fait, les Lyéla pensent que la femme n’a pas de susulu au même titre que l’homme. En effet, selon Joseph Bado de Sienkou et les anciens de Goundi dont les dires s’accordent sur ce point, « dans les paroles de n’importe quel kwala, il n’y a pas de traces d’interdits concernant la femme. Ceci résulte de la nature même de celle-ci. En effet, les susulu du Kwala peuvent ôter la vie à un membre masculin du clan tout en préservant celle de la femme par laquelle une faute a été commise. Quand un homme couche avec une femme d’un membre de son Kwala, on ne demande pas de compte à la femme mais à l’homme ». Ainsi, comme elle n’a presque pas de susulu, on croit que le poison ne tue pas facilement une femme.