Polygamie et foi chrétienne (Ecrit de jeunesse) – La face obscure et néfaste de la polygynie

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Chrétien et polygame : Le Président Ivoirien Laurent Gbagbo et ses deux femmes officielles

Introduction

     Le problème de la foi et de la polygamie est éminent dans les sociétés non occidentales et particulièrement en Afrique subsaharienne. En effet, chez les peuples de cette zone de ce continent, la foi chrétienne vient se greffer sur des traditions, des pratiques ancestrales comme les alliances matrimoniales. Aussi, un désaccord profond se crée entre la religion chrétiennes et les religions naturelles, celles qui sont antérieures à la tentative de christianisation de ces peuples. Les leurs ne posent nullement la question de la polygamie puisqu’elle est une institution sociale ancestrale.

   Dès lors, pourquoi la foi chrétienne pose-t-elle un problème majeur concernant la polygamie en Afrique noire ? En quoi est-elle un handicap au fait de devenir chrétien ? La polygamie a-t-elle quelque chose avoir avec l’acte de foi en Dieu ?

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Anthropologie de pratiques culturelles chez les Lyéla du Burkina Faso : activités socio-économiques et loisirs

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L’ombre superbe d’un arbre au crépuscule

Présentation

            Chez les Lyéla du Burkina Faso, tout le monde est, par nécessité de subsistance, agriculteur : les hommes, les femmes s’adonnent essentiellement à l’agriculture. Seule la culture maraîchère, parce qu’elle se pratique sur des gwara ou enclos autour de l’habitat familial, généralement affectés aux hommes mariés, distingue les hommes des femmes. Dès lors, si tout le monde est, avant tout, agriculteur, cela suppose qu’en ce qui concerne toutes les autres activités dans la vie des Lyéla, personne n’est spécialisé en quoi que ce soit. Même le forgeron, qui est un métier singulier réservé exceptionnellement, chez les Lyéla, à un clan donné, ne vit pas de la forge. Comme tout le monde, il est aussi agriculteur et pratique son métier de forgeron soit par nécessité, soit en dehors de son temps de travail aux champs. Il ne pense même pas à vivre de la production de la forge, mais naturellement de celle de ses champs, c’est-à-dire de ses activités agricoles. Comme le forgeron, tous ceux qui pratiquent une activité, en dehors de l’agriculture, le font à titre de complément de celle-ci, comme nous le montrerons à travers quelques travaux saillants chez cet ensemble de clans du Burkina Faso.

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Etude comparée d’une institution chez les Lyéla et les Nuna du Burkina Faso : du kwala comme loi fondamentale chez les Lyéla à la conception du kwara comme grand fétiche de guerre chez les Nuna

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Coalescence harmonie des forces de la nature et puissance du verbe humain

Première partie : L’institution du Kwala chez les Lyéla

Les Gourounsi ou Gurunsi parmi lesquels sur la classe des Lyéla, sont, même, que les Nioniossi, les Kibissi, les Sénoufo, d’autres, comme des auteurs autochtones comme Guiltrem Marcel, Sylvain Toé, Jean Hébert [1964: 199]. Mais, comme le soutien Anne-Marie Duperray, dans son introduction à un troisième cycle, les Gourounsi ne constituant pas en soi-même un ensemble homogène. En effet, écrit-elle, «  dans l’actuelle République de Haute Volta, le terme Gourounsi définit un groupe de populations: les Léla, les Ko, les Pougouli, les Nouna, les Sissala, les Kasséna, les Nankana et les kousace qui , malgré l’absence d’une langue et d’institutions politiques communes, présente une unité culturelle incontestable  » [1] [ 1984: 10 ].

Le nom «Gourounsi», avant d’être le fruit d’une taxinomie coloniale, d’être attribué à cet ensemble composite par leurs voisins puissants, en l’occurrence, les Moosé, comme une injure en raison, d’autres, de son manque d’organisation politique apparente. Aujourd’hui, faute d’un autre nom aux nuances plus positives ou affirmatives qui caractériserait les Gourounsi en leur totalité, les chercheurs burkinabés ont accordé pour cette appellation.

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Compte-rendu d’un fait anthropologique : « Les morts ne sont pas morts »

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Beyon Barthélémy Nagalo (1918 – 21-03-2003), chef du clan Nagalo de Batondo (Burkina Faso)

introduction

     Beaucoup de peuples de la terre croient en la survie de l’âme. Que ce soit dans le cadre des religions dites révélées, comme le judaïsme, le christianisme, l’islam ou encore l’hindouisme, et certaines branches du bouddhisme, ou que ce soit dans celui des religions naturelles comme les pratiques et les cultes des peuples les formes de cette croyance peuvent varier d’une zone du monde à une autre. Mais le fond est partout: l’essence de l’être humain transcende sa dimension biochimie. Défini comme composé de corps et d’esprit ou d’âme – mais partout ignorer sont les propriétés réelles de celui-ci ou de celle-ci -, l’être humain participe des deux. Si le corps est voué, en tant que matière, à la mort-est considéré comme une propriété de la terre qui façonne son plastique éphémère -,

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De l’Humanité une et de ses diverses visions du monde sui generis

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Extrait de Pierre Bamony : Des pouvoirs réels du sorcier africain-Forces surnaturelles et autorités sociopolitiques chez les Lyéla du Burkina Faso- (Editions L’Harmattan, coll. « Etudes africaines », Paris septembre 2009)
Pierre Bamony : Of the real powers of African sorcerers. Natural forces and sociopolitical authorities among the Lyela in Burkina Faso

De l’Humanité une et de ses diverses visions du monde sui generis

Présentation en français et en anglais

   L’esprit du monde contemporain, qui fait de la croyance aux phénomènes matériels son seul credo, est devenu une nouvelle religion, une espèce de confession dont l’irrationalité dépasse, du moins, égale l’obscurantisme des temps anciens. Cette foi dans la machinerie matérielle, reconnu comme le critère de toute rationalité, oublie que la conception rationnelle des choses n’est pas capable, dans l’absolu, de nier l’esprit. Mais son combat contre cette dimension de l’homme confine, de nos jours, à une inclination sentimentale, pseudo-sicientifique même qui exerce une suprématie souveraine sur les intelligences les plus faibles en les entraînant dans toutes les formes d’adhésion.
Mais, a-t-on fini de découvrir les secrets enfermés dans les méandres de l’âme humaine ? Et si la véritable explication de l’opacité de la matière gisait dans la complexion de l’homme lui-même ? Comprendre comment fonctionne l’énergie qui compose la structure de la matière et de l’esprit, sous une autre modalité que les seules ratiocinations matérialistes, n’est-ce pas faire un pas en direction d’une intelligence différente de notre mystérieuse nature, par-delà les préjugés dangereux des savoirs positifs et les a priori des cultures ? Tels sont quelques enjeux que ces investigations anthropologiques s’emploient à dévoiler chez les Lyéla du Bukina Faso en montrant une autre perception des phénomènes.
Selon leur conception de la réalité humaine, les frontières qui séparent les règnes de la nature (matière/esprit) sont souples et peuvent être franchies par des moyens « surnaturels ». L’inorganique est vivant parce que tout est Pan-vie. Les fluides de la parole, alliés à la puissance psychique, deviennent un tissu de significations inépuisables. L’objet de la puissance est, dans ce contexte socioculturel, l’action par laquelle un sujet humain est capable d’user des pouvoirs de son esprit, en soi incommensurables, pour transformer une force physique en une puissance invisible ; en somme, pour accéder aux métamorphoses de la désintégration de l’union de l’âme et du corps. L’on peut ainsi dénouer les rets de l’existence par l’appréhension de la dimension profonde de l’être humain qu’est l’énergie psychique ou âme, là même où se tiennent les secrets de la vie et de la mort de tout un chacun. Lire la suite