Une superbe allégorie des cinq sens
La dame à la licorne : « Mon seul désir »
Une magnifique tapisserie de la fin du Moyen-Âge, connue sous le nom de Tapisserie de la dame à la licorne, et exposée au musée de Cluny, illustre superbement les cinq sens. Sont ainsi représentés : la vue, l’ouïe, le toucher, l’odorat et le goût dans des scènes allégoriques aisément interprétables comme représentations des «sens du dehors», ainsi que nous appellerons ces sens qui nous ouvrent sur le monde. La tapisserie, parsemée de fleurs et de petits animaux, met en scène des figures féminines dont la principale, la dame, est accompagnée parfois d’une demoiselle, d’un lion et toujours d’une licorne. La dame réalise des actions explicites ; dans le panneau de la vue, elle tient le miroir dans lequel se mire la licorne, dans celui du toucher, la dame saisit la corne de l’animal mythique d’un geste élégant ; l’ouïe est évoquée par un guide-chant dont la dame effleure les touches ; parfois des animaux, comme le singe de l’odorat, soulignent la signification de la tapisserie. Il n’est pas douteux que le thème de la licorne, cet animal doux et bienveillant qui n’exista jamais hors de l’imagination des poètes, mais fut abondamment représenté dans l’iconographie médiévale, contribue à valoriser ces sens que l’on comptait au nombre de cinq depuis la plus haute antiquité.
Un mystérieux sixième sens