« La philosophie a pour but de rendre claires et de délimiter rigoureusement les pensées qui autrement, pour ainsi dire, sont troubles et floues. » affirmait Ludwig Josef Wittgenstein dans son ouvrage : Tractatus logico-philosophicus. En effet, l’être humain, qu’il le veuille ou non, est constamment confronté à de nombreuses pensées qui perturbent son esprit. C’est pourquoi ce dernier nécessite une réorganisation ordonnée afin d’éviter une manière de penser, de vivre erronée. C’est, donc, dans un sens ce que cette « initiation » à la philosophie veut nous faire voir les choses, le monde d’une manière différente. Ainsi, en seulement un an d’apprentissage, on peut avoir une vision totalement différente des choses, et c’est ce que je vais développer ici.
Catégorie : Philosophie et pensée, réflexion des jeunes générations
La liberté est-elle une donnée ou une conquête ?
Qu’est-ce que la liberté ?
Associée à l’oiseau qui vole sans barrières, la liberté, c’est d’abord le fait de ne pas être captif, de ne pas être en prison d’où l’expression « libérer un prisonnier », de ne plus servir un maître comme lorsqu’on affranchi un esclave.
La liberté autrefois apparentée à ce sens concret, évoque aujourd’hui les vacances, les loisirs, les lieux où les contraintes sont absentes. Une nouvelle définition est en quelque sorte apparue, la liberté correspondrait au fait de faire ce qu’on veut sans contraintes.
Cette définition se trouve ainsi tout de suite confronté à la morale dans la mesure où la liberté de chacun ne doit pas empiéter sur la liberté d’autrui.
Cette notion de liberté regroupe une multitude de concepts ; la liberté d’expression, la liberté de conscience, d’association… On peut donc définir des concepts proches tels que le libre-arbitre, l’autonomie, l’indépendance, la spontanéité, … mais qui n’appartiennent pas au concept lui-même.
On peut donc noter que la liberté se caractérise par trois actions principales : savoir – vouloir – pouvoir. Savoir dans le sens où il faut être informé avant de vouloir, c’est-à-dire choisir véritablement en toute conscience de cause et avec fermeté pour mieux pouvoir, c’est-à-dire avoir les capacités, les moyens d’agir.
Si l’homme est victime de multiples phénomènes qui le poussent à s’assouvir et à ne plus penser par lui-même, est-il envisageable de trouver un moyen de se sentir libre et d’exercer sa liberté ?
Dans la mesure où, comme l’affirme Rousseau dans Du contrat social, comment expliquer que : « L’homme est né libre, et partout, il est dans les fers ».
1- « Être libre » est la nature de l’homme
Victor ou l’enfant sauvage de l’Aveyron – En quoi l’histoire de Victor a-t-elle constitué et constitue encore aujourd’hui probablement un fait insolite ? –
Léger Charlène
De Vaujany Sébastien
(Lycée Saint-Marc 2003-2004-TPE, Thème L’insolite)
Document corrigé par Pierre Bamony
Introduction
On parle, généralement d’objets, de situations ou encore d’événements insolites mais trop souvent de manière excessive. En effet, on a tendance à englober, sous ce terme, tout ce qui a trait au sensationnel, au surprenant, au «hors norme ». Pourtant, à l’origine, l’adjectif « insolitus » signifie «non accoutumé, inhabituel, qui agit contrairement à ses habitudes ou à sa nature» (Dictionnaire francais-latin, Bordas).
Les histoires humaines exceptionnelles représentent, quant à elles, une autre forme d’insolite encore moins répandue. Ainsi, les enfants sauvages constituaient, autrefois, un « phénomène de société» et hantaient déjà, depuis longtemps, les mythes et l’imaginaire des hommes. Romulus et Remus dans la mythologie en est un exemple pertinent.
L’étrange histoire de Victor de l’Aveyron est différente. Les faits – incontestables – se déroulèrent il y a deux cent ans à peine. L’affaire fit grand bruit jusque dans la capital… avant de tomber dans l’oubli le plus complet.
Certains savants ou philosophes de cette époque fertile en débats auraient aimé vérifier leurs théories sur ce cas concret et singulier. .. mais la réalité résista à leurs analyses. Même le docteur ltard qui recueillit le garçon ne réussit pas, par sa pédagogie novatrice, dans sa tentative d’éducation.
Encore à l’heure actuelle, l’enfant sauvage de l’Aveyron interroge, fascine : le mystère que cet enfant porte en lui n’est-il pas une part du mystère de l’Homme ? Dès lors, le regard que l’on porte sur Victor change. L’Aveyron a longtemps eu honte de son sauvage, plus de cent ans les langues se sont tues … Aujourd’hui, elle le revendique. Saint-Sernin lui a même dressé une statue, peut-être pour se faire pardonner d’être le lieu de sa capture et de ne pas avoir su l’apprivoiser.
Antigone et la liberté
Antigone et la liberté.
Ecrit par : Pauline Khalifa, en TL, au Lycée Saint-Marc 2015, à Nivolas-Vermelle.
Quel être humain n’a jamais désiré ardemment la liberté ? Qui n’a jamais voulu être un être libéré de ses chaînes physiques et morales ? Dès que la notion du sujet a été définie clairement par René Descartes, de nombreux questionnements sont apparus à propos de la place de l’être humain, substance res cogitans et notamment la question sur la liberté individuelle demeure toujours un sujet de discussions philosophiques. Qu’est-ce que la liberté ? Si nous prenons l’étymologie de ce mot, nous obtenons deux termes : « libertas », à savoir « état de l’homme libre » et « liber » au sens de « l’homme qui demeure libre ». La liberté semble ainsi désigner un état d’âme, une attitude humaine. Si nous nous reposons sur la définition de la Déclaration des droits de l’Homme de 1791, nous apprenons que : « La liberté consiste à faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. » Ainsi, nous pouvons présumer que le sujet humain est libre. La liberté englobe les faits, les gestes, les actions de l’Homme dans la mesure où ceux-ci ne nuisent pas à celles des autres. La liberté désigne le pouvoir de la volonté humaine de choisir ses fins, de prendre ses décisions et d’agir par soi-même sans être déterminé, ni influencé par quelconque facteurs intérieurs, voire déterminismes extérieurs. De cette façon, la liberté englobe plusieurs autres faits tels que le discernement du bien et du mal, les responsabilités, le devoir, la législation. La liberté semble être véritablement un mot à sens large et, de ce fait, encore aujourd’hui, des questions diverses se posent aux sujets de terme. En effet, il est difficile d’user de sa liberté mais également de voir ses limites, car en étant réaliste, la liberté ne peut exister sans oppositions à celles-ci. De plus, elle est constamment en relation avec des facteurs contraignants, ce qui prouve sa complémentarité mais également sa nécessité d’être. Cette union déterminante crée un équilibre humain garantissant la liberté de chacun, quel qu’il soit.
Le personnage d’Antigone a longtemps été un sujet d’étude et son mythe a été réécrit par de nombreux auteurs. Elle a été citée par Eschyle dans sa tragédie Les Sept contre Thèbes qui présente la lutte des deux frères d’Antigone, Etéocle et Polynice pour des affaires politiques et de conquêtes. Finalement, la mort des deux frères oblige le régent de Thèbes, Créon, à nommer un vainqueur et à déshonorer le second. Polynice est déclaré traître à son pays et Etéocle reçoit les honneurs. A partir de ce fait, Antigone va désobéir à son oncle, Créon, en offrant les hommages funéraires interdits à son frère, Polynice, et elle est ainsi punie. Antigone est également présente dans la tragédie de Sophocle en étant son héroïne éponyme et elle a inspiré d’autres auteurs comme Jean Cocteau ou encore Jean Anouilh. Antigone est un personnage majeur dans la notion de la liberté car elle est aussi bien son symbole, sa représentation humaine mais également son contraire, c’est-à-dire, une femme oppressée et fataliste et ce sont les raisons pour lesquelles elle est capable de soulever des interrogations beaucoup plus vastes et d’ordres philosophiques. En effet, bien qu’elle soit un simple personnage, une création issue de l’imagination d’un auteur qui connaît lui aussi la liberté de la façonner à l’image qu’il désire, mais également en fonction des obligations réelles de sa société et de la vie courante, elle demeure toutefois un reflet de notre réalité quotidienne, un sujet de dénonciation mais également de réflexion personnelle. Un auteur est libre de construire ce qu’il souhaite néanmoins, il est constamment tiraillé entre les devoirs, les obligations ou encore les règles de sa vie, les soucis de l’autocensure ou de la censure d’autrui, de la bienséance et de l’éthique. Dans ce cas, comment espérer créer un personnage entièrement libre alors que son créateur ne connaît pas cette attitude presque utopique ? Le fait que l’auteur connaisse des limites montre véritablement que sa création n’est pas libérée totalement de diverses entraves tout comme lui. En effet, elles sont liées non pas uniquement à ses aventures, à ses intrigues mais également à sa création, à son identité même. Dans ce cas, le personnage peut être analysé comme une sorte de miroir, d’être de papier, loin de nous par de nombreux éléments mais aussi proche par sa symbolique et ses enjeux philosophiques ou littéraires. En vertu de ces faits, pouvons-nous attester qu’Antigone est aussi si libre qu’elle ne parait ?
Pour répondre à cette interrogation, nous allons nous reposer sur la version originale de Sophocle puis sur la réécriture d’Anouilh.
L’Homme selon Sade
Lycée Saint-Marc 2015, à Nivolas-Vermelle, Pauline Khalifa, TL.
L’Homme selon Sade
Alphonse Donatien François de Sade (1740-1814) est un auteur du XVIIIème siècle considéré comme un philosophe des Lumières provocateur et radical. Il a été enfermé dans le donjon de Vincennes, puis à la Bastille. Méprisé ou adulé, il a longtemps été un symbole anarchique et également polémique. Sade est un athée violent et virulent, une figure emblématique de la littérature sordide, à teneur pornographique, qui par ses idées, condamne la religion catholique. Sade a été honoré et reconnu comme « l’Apôtre de la Liberté », le « Divin Marquis » par les Surréalistes au XXème siècle, qui ont revendiqué sa conception de la liberté et de l’amour. Son nom est entré dans notre vocabulaire par le biais de néologismes tels que « sadique » ou encore « sadomasochisme » qui signifie : « celui qui aime faire mal » et « celui qui aime avoir mal. »
Homme aux conceptions du monde particulières, il est encore aujourd’hui sujet de curiosité et d’études. Lire la suite