« La philosophie a pour but de rendre claires et de délimiter rigoureusement les pensées qui autrement, pour ainsi dire, sont troubles et floues. » affirmait Ludwig Josef Wittgenstein dans son ouvrage : Tractatus logico-philosophicus. En effet, l’être humain, qu’il le veuille ou non, est constamment confronté à de nombreuses pensées qui perturbent son esprit. C’est pourquoi ce dernier nécessite une réorganisation ordonnée afin d’éviter une manière de penser, de vivre erronée. C’est, donc, dans un sens ce que cette « initiation » à la philosophie veut nous faire voir les choses, le monde d’une manière différente. Ainsi, en seulement un an d’apprentissage, on peut avoir une vision totalement différente des choses, et c’est ce que je vais développer ici.
La philosophie est véritablement une manière de voir et d’appréhender le monde qui nous entoure. Avant d’arriver en terminale, beaucoup de lycéens, tel que moi-même, appréhendaient cette matière ne dépendant alors que de l’esprit philosophique de chacun et non d’un apprentissage ou encore d’un entrainement. Cependant, l’étude des philosophes, pendant les cours de philosophie, nous permet alors de découvrir des philosophes et leurs pensées sur des sujets multiples. Ceci nous permet alors d’avoir des pensées rationnelles pour débattre, philosopher à propos de ce sujet. L’étude de ces philosophes nous permet de nous interroger sur des sujets à propos desquelles sans la philosophie nous ne nous serions pas arrêtés. En effet, la philosophie réside, en fait, dans l’idée de s’interroger sur tout, de douter de tout, de retourner à une certaine ignorance de l’innocence d’un enfant. Platon, dans Le Banquet, a bien mis cette idée en scène en examinant les différentes figures de l’ignorance dont celle-ci. En effet, face à des sujets de philosophie que l’on rencontre, tout le raisonnement philosophique réside dans l’interrogation et la résolution dans la mise en relation des pensées philosophiques.
Ainsi, la philosophie peut être définie comme une certaine agilité de l’esprit à prendre du recul par rapport à notre monde pour en analyser le sens précis. Ceci nous conduit alors a une nouvelle caractéristique que nous fait comprendre la philosophie dans l’enseignement de terminale. En effet, cette matière nous permet de nous éloigner du monde « sensible » (perceptible par les sens) et de nous rapprocher du monde « intelligible » (ensemble de réalités qui peuvent être appréhendées par les seuls pouvoirs de la raison) comme l’affirme Platon dans La République (Livre VII, § « allégorie de la caverne »). On découvre alors véritablement que les philosophes ont une vision bien différente de la majorité de la population. Leur pensée est bien plus profonde que celle des simples humains. Comme l’affirmait Descartes dans Les principes de la philosophie « cette étude est plus nécessaire de nos yeux pour guider nos pas ». Enfin, la grande diversité de la philosophie nous a permis d’aborder de nombreux sujets qu’ils soient abstraits comme la conscience, difficile en raison du contexte actuel comme la religion, plus commun comme les désirs et les passions. C’est aussi cette diversité qui rend cette discipline si intéressante car elle s’applique véritablement à tout.
C’est pourquoi, la philosophie est véritablement nécessaire à tous les êtres humains. Tout le monde devrait avoir accès à cet art qui est celui de philosopher ou, du moins, voir sa vie touchée par la philosophie. En effet, cette matière est très riche intellectuellement et spirituellement. Tel est le sens de la critique cartésienne des non-philosophes en affirmant dans Les principes de la philosophie : « C’est proprement avoir les yeux fermés, sans tacher jamais de les ouvrir, que de vivre sans philosopher ». Notre monde est constitué, en sa plus grande majorité, de non-philosophes se plaignant d’une philosophie trop compliquée, trop loin du monde réel comme Marx le dira dans ses Thèses sur Feuerbach : « Le temps doit venir où le philosophe aura un contact, une relation réciproque avec le monde réel de son temps, non seulement intérieurement par ses manifestations ». En réalité, la philosophie est vraiment accessible à tous ; il suffit d’être intéressé, de le vouloir et, ainsi, de s’en donner les moyens.
Gauthier Bouvet TS3 Lycée Saint-Marc 2015-2016