Pourquoi une morale ?

 

1 proxy.duckduckgo-3Introduction

     Dans l’énoncé même de la question, il y a une polémique qui peut se comprendre au moins de trois manières, selon qu’elle renvoie à l’analyse empirique d’un fait (pourquoi y a-t-il des morales ? ), à la perspective d’une justification en droit (qu’est-ce qui peut fonder une morale ? Et pourquoi celle-ci plutôt que telle autre ?), ou encore à une forme de dérision sceptique, voire nihiliste (une morale, pour quoi faire ? A quoi bon ?). Dans le premier cas, la question appelle une analyse explicative et non normative, pour laquelle peu importent la différence des contenus des diverses morales humaines ou la hiérarchisation de leurs valeurs. Suivant cette optique, il s’agit simplement de rendre compte de leur apparition en traitant les morales comme des manifestations humaines qu’il s’agit d’interroger, de facto, dans leur spécificité et dans leur articulation par rapport à d’autres manifestations culturelles. Dès lors, l’intitulé s’inscrit dans une problématique plus générale (pourquoi une morale ? Pourquoi une organisation sociale, politique, juridique ?) qui renvoie aux difficultés relatives à la sociabilité humaine, et convoque des analyses non seulement philosophiques, mais aussi ethnologiques, sociologiques, anthropologiques, etc. On peut alors examiner la question suivant trois modalités principales : quelle origine pour la morale (droit naturel, convention, culte, rites) ? Quelle fonction (assurer la possibilité d’une vie en commun par la régulation des passions humaines et des tendances agressives) ? Quelle finalité (parvenir, par exemple, à une concorde universelle) ?

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Pourquoi une morale ? – l’Anthropos a-t-il vraiment besoin de morale ?-

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Introduction

Dans l’énoncé même de la question, il y a une polémique qui peut se comprendre au moins de trois manières, selon qu’elle renvoie à l’analyse empirique d’un fait (pourquoi y a-t-il des morales ? ), à la perspective d’une justification en droit (qu’est-ce qui peut fonder une morale ? Et pourquoi celle-ci plutôt que telle autre ?), ou encore à une forme de dérision sceptique, voire nihiliste (une morale, pour quoi faire ? A quoi bon ?). Dans le premier cas, la question appelle une analyse explicative et non normative, pour laquelle peu importent la différence des contenus des diverses morales humaines ou la hiérarchisation de leurs valeurs. Suivant cette optique, il s’agit simplement de rendre compte de leur apparition en traitant les morales comme des manifestations humaines qu’il s’agit d’interroger, de facto, dans leur spécificité et dans leur articulation par rapport à d’autres manifestations culturelles. Dès lors, l’intitulé s’inscrit dans une problématique plus générale (pourquoi une morale ? Pourquoi une organisation sociale, politique, juridique ?) qui renvoie aux difficultés relatives à la sociabilité humaine, et convoque des analyses non seulement philosophiques, mais aussi ethnologiques, sociologiques, anthropologiques, etc. On peut alors examiner la question suivant trois modalités principales : quelle origine pour la morale (droit naturel, convention, culte, rites) ? Quelle fonction (assurer la possibilité d’une vie en commun par la régulation des passions humaines et des tendances agressives) ? Quelle finalité (parvenir, par exemple, à une concorde universelle) ?
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De l’expérience de trois années de maturation en Prépa littéraire Seconde Partie

De Pauline Khalifa.

« Me tournant vers le torero, j’observe que pour lui également il y a règle qu’il ne peut enfreindre et authenticité, puisque la tragédie qu’il joue est une tragédie réelle, dans laquelle il verse le sang et risque sa propre peau. »

 Michel Leiris, De la littérature considérée comme une tauromachie.

I/ Dernières considérations.

A/ « Tu es khôllée, ma chérie. »

Oubliant de mentionner nos très chères khôlles – ou colles pour les psychorigides, je vais profiter de cet oubli pour l’intégrer dans cette seconde partie sur les expériences de la prépa littéraire dans la peau d’une créative-perfectionniste. La khôlle n’est pas à entendre au sens traditionnel du terme comme une punition essuyée au collège ou au lycée. La khôlle est un oral d’une heure de préparation – voire plus comme une heure et demie ou deux heures dans le but de présenter un travail à votre professeur. La khôlle répond à une organisation de la part des élèves et des professeurs. Certaines khôlles sont des commentaires de texte, d’autres des versions de Latin, d’autres des mini-dissertations, tout dépend des exigences de votre professeur. Vous avez dix minutes pour l’ASH (oral de sciences humaines), vingt minutes de parole pour la majorité de vos khôlles, ou une heure selon les modalités de l’oral, et dix minutes de questions, ou quinze minutes de questions et de reprise. L’avantage de la khôlle est d’une part d’être suivi par votre professeur qui peut corriger voire rectifier votre travail, et d’autre part il est en mesure de faire le point sur votre bien-être en tant qu’élève. La première khôlle est toujours un moment fatidique. Nous avons tous notre première khôlle très chère à notre cœur. Et ensuite le temps passe et elles s’accumulent. Et là. Vous êtes anesthésié. Totalement. Lire la suite

Corps désirant, corps désiré, corps objet de plaisir supplicié par la religion chrétienne. Comment soigner les maux existentiels qui en résultent ?

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Grâce et splendeur d’un corps féminin

Introduction

     Si nous nous en tenons à la pensée du psychanalyste autrichien, disciple de Freud, en l’occurrence, Georg Groddeck, selon lequel nous n’avons pas à nous fonder sur le sentiment que nous avons de ce que nous appelons notre « moi » pour savoir qui nous sommes exactement. Car, dit-il « le Moi n’est absolument pas le Moi ; c’est une forme constamment changeante par laquelle se manifeste le ça et le sentiment du Moi est une ruse du ça pour désorienter l’être humain en ce qui concerne la connaissance de soi-même, lui faciliter les mensonges qu’il se fait à lui – même et faire de lui un instrument plus docile de la vie » (Le livre du ça, tel Gallimard, Paris 1973, p.299).

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De la sublime beauté du silence. Première Partie – Ce que le silence n’est pas : les paradoxes de la solitude, éternel masque de l’existence humaine

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Signe du  silence profond de la solitude existentielle ?

Introduction

     Chacun des êtres humains peut faire le constat suivant : il est évident qu’il naît seul, même dans le cas des vrais jumeaux ou des faux jumeaux. En effet, l’un émerge du sein maternel après l’autre, hormis les anomalies biologiques comme les triplés, les quadruplés, les quintuplés ou les sextuplés. Et tout au long de son existence, il vit seul, même dans l’expérience de l’amour. En celle-ci, le couple est présent à soi-même pendant les préliminaires marqués par les caresses mutuelles. Mais, comme nous le verrons dans les analyses faites à ce sujet par des hommes de lettres ou encore des philosophes, dans l’orgasme, chacun des conjoints ou des partenaires sexuels est, de fait, prisonnier de l’empire de son corps, de la plénitude et de l’intensité de celui-ci. C’est l’instant de l’éclipse du lien avec l’autre. Les prolongements du coït font durer cette éclipse. En ce sens, on peut définir la solitude comme l’état d’une personne qui est isolée psychologiquement ou physiquement. La solitude est l’éclipse des liens tangibles avec autrui.
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