De la vérité et de ses contradictions en philosophie : une enquête sur les caractères du vrai

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Du point de vue de la raison philosophique, une telle affirmation a-t-elle un sens ?

Introduction

     Depuis que les descendants d’Homo sapiens ont acquis la conscience d’eux-mêmes et celle de leur place singulière dans ce monde, ils ont toujours été tentés de voir le monde tel qu’il serait sans eux. Mais la recherche du vrai n’est-elle pas, avant tout, une quête personnelle ? Et quel sens donne-t-on ordinairement à ce terme ? Que signifie la vérité ? Cette notion recouvre plusieurs sens en tant qu’elle désigne en premier lieu le caractère de ce qui est vrai : soit ce à quoi l’esprit peut donner son assentiment, par le moyen d’un rapport de conformité avec l’objet de la pensée ; soit une proposition qui emporte l’assentiment général ou s’accorde avec le sentiment de la réalité ; soit la connaissance ou l’expression d’une connaissance conforme aux faits tels qu’ils se sont déroulés ; soit aussi une attitude morale : la bonne foi ou la sincérité.

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De l’Amour comme enchantement du Verbe et de ses illusions

Introduction au désir de comprendre les faits humains, objet de ce site Internet

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    Dans l’approche et le désir de comprendre les phénomènes humains, on peut admettre deux perspectives qui sont en même temps deux niveaux de la connaissance.
D’une part, il y a ce qu’il est convenu d’appeler la vulgarisation ou le sens commun de la culture. Cette culture commune, mis à part tout jugement de valeur, est ce que nous avons tous, et d’emblée, en partage en raison de notre longue période de vie passée dans l’enfance. Nous nous mouvons donc dans des idées répandues par et à travers les sociétés et leur niveau culturel ; et même à travers les individus et les différentes occurrences que chacun de nous peut connaître au cours de sa vie depuis l’école primaire en passant par le collège, le lycée jusqu’à l’université. Et si nous n’avons pas assez de force pour nous libérer de la tutelle ou de l’influence de nos formateurs, ces préjugés dominent notre conscience, en s’y installant comme à demeure. Pire, ils nous font voir autrui à travers leurs prismes déformants que nous considérons comme nos propres pensées, alors qu’il n’en est rien. Nous saisissons au vol ces données de la vie courante, nous nous en approprions sans nous interroger sur la validité, la justesse, la solidité de ces idées communes.
C’est en raison du caractère commun et imprécis de ces savoirs que Descartes a entrepris, dans son Discours de la méthode, de les révoquer en doute pour aller chercher ce qui le constitue lui en tant que personne humaine singulière, authentique, et non pas le simple produit d’une culture, d’une famille, d’un milieu social etc. Etre cartésien consiste aussi à effectuer individuellement une telle démarche pour prendre possession de soi, comme lui-même l’a fait avec élégance. C’est aussi au sujet de cette culture commune aliénante et non fondée que Spinoza parle de connaissances « par-ouï-dire » (Ethique). En effet, les connaissances du premier genre correspondent à la perception sensible dont chacun de nous fait l’expérience au cours de sa vie (je vois, j’entends, je ressens), aux opinions courantes ou connaissances acquises par « ouï-dire », comme le reconnaît Spinoza. C’est le domaine de l’expérience sensible et irréfléchie. Ces connaissances sont partielles et douteuses car nos sens nous trompent souvent, les opinions sont diverses et contradictoires, et l’expérience de la vie est relative à chacun de nous.
D’ailleurs, avant Spinoza, Platon avait montré, dans son Protagoras, le caractère inconsistant des savoirs sensibles et l’erreur des Sophistes, qu’il a dénoncée avec vigueur, consiste à se fonder sur une telle expérience commune pour affirmer que « L’homme est la mesure de toute chose ». La vérité est donc relative à la perception de chaque individu ; et ceci de manière irréfutable. Ainsi, en matière de nourriture, ce qui est bon pour moi peut être amer pour toi. Lire la suite

Victor ou l’enfant sauvage de l’Aveyron – En quoi l’histoire de Victor a-t-elle constitué et constitue encore aujourd’hui probablement un fait insolite ? –

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Léger Charlène

De Vaujany Sébastien

(Lycée Saint-Marc 2003-2004-TPE, Thème L’insolite)

Document corrigé par Pierre Bamony

Introduction

   On parle, généralement d’objets, de situations ou encore d’événements insolites mais trop souvent de manière excessive. En effet, on a tendance à englober, sous ce terme, tout ce qui a trait au sensationnel, au surprenant, au «hors norme ». Pourtant, à l’origine, l’adjectif « insolitus » signifie «non accoutumé, inhabituel, qui agit contrairement à ses habitudes ou à sa nature» (Dictionnaire francais-latin, Bordas).

   Les histoires humaines exceptionnelles représentent, quant à elles, une autre forme d’insolite encore moins répandue. Ainsi, les enfants sauvages constituaient, autrefois, un « phénomène de société» et hantaient déjà, depuis longtemps, les mythes et l’imaginaire des hommes. Romulus et Remus dans la mythologie en est un exemple pertinent.

   L’étrange histoire de Victor de l’Aveyron est différente. Les faits – incontestables – se déroulèrent il y a deux cent ans à peine. L’affaire fit grand bruit jusque dans la capital… avant de tomber dans l’oubli le plus complet.

     Certains savants ou philosophes de cette époque fertile en débats auraient aimé vérifier leurs théories sur ce cas concret et singulier. .. mais la réalité résista à leurs analyses. Même le docteur ltard qui recueillit le garçon ne réussit pas, par sa pédagogie novatrice, dans sa tentative d’éducation.

   Encore à l’heure actuelle, l’enfant sauvage de l’Aveyron interroge, fascine : le mystère que cet enfant porte en lui n’est-il pas une part du mystère de l’Homme ? Dès lors, le regard que l’on porte sur Victor change. L’Aveyron a longtemps eu honte de son sauvage, plus de cent ans les langues se sont tues … Aujourd’hui, elle le revendique. Saint-Sernin lui a même dressé une statue, peut-être pour se faire pardonner d’être le lieu de sa capture et de ne pas avoir su l’apprivoiser.

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