Marie T. Taqui : Comment j’ai gagné mon premier million ?

I – Introduction à la vision états-unienne du monde et des réalités humaines
J’emploie le terme « états-unienne » à dessein. Car le nom « américain » manque de précision. En effet, le continent américain comprend, outre les Etats-Unis d’Amérique, l’Amérique du Sud et le Canada. Certes, quand on emploie le mot « américain » dans les écrits ou dans les conversations communes, voire quotidiennes, on pense qu’il s’agit seulement des habitants des Etats-Unis d’Amérique. Ceci est inexact, confus et imprécis puisqu’on occulte, ce faisant, les autres habitants de ce continent, en l’occurrence les Canadiens, les Américains du Centre ou du Sud.
Ce terme d’américain étant précisé, venons-en à l’esprit états-unien. Or il semble qu’on ne peut comprendre le sens général et la problématique majeure de l’ouvrage de Marie T. Taqui (Comment j’ai gagné mon premier million de dollars), si on ignore ce qu’est l’esprit états-unien dans lequel s’inscrivent la trame et l’enjeu majeur de son livre.
D’abord, d’un point de vue philosophique, cet esprit, sous toutes ses dimensions, sa nature fondamentale et sa dynamique se comprend suivant la portée de la thèse de William James (1842-1910). Il s’agit du principe du « Pragmatisme ». Grâce à ce concept novateur en son temps, William James, philosophe et psychologue, est parvenu au statut de professeur à Harvard ; bien qu’il ne fut pas lui-même l’inventeur réel de ce concept, fondateur de la vision d’une société : celle des peuples des Etats-Unis d’Amérique. En fait, William en a été instruit et, par la suite, il le lui a emprunté et défendu farouchement jusqu’à son triomphe XXe siècle – par Charles S. Peirce (1839-1914. C’est bien le père fondateur de la doctrine du « Pragmatisme ». Les deux hommes s’étaient rencontrés à Cambridge (Massachusetts). Ensemble, ils participaient à un club de savants pour débattre des thématiques de la philosophie et des sciences. Ils y ont fait connaissance et s’étaient liés d’amitié. Or, si le fondateur du « Pragmatisme » fit preuve de prudence dans l’usage expansif et exclusif de ce concept – celui-ci est, certes, dynamique, mais il nie les autres aspects, les autres réalités de la personne humaine, comme le principe de la moralité, entre autres -, William James fut un propagandiste acharné et ardent, voire tout entier engagé dans la divulgation du pragmatisme aux Etats-Unis d’Amérique. Pendant qu’il triomphait, Charles S. Peirce s’était engagé dans d’autres champs des savoirs philosophiques, comme les recherches fondamentales à la limite, c’est-à-dire à la jonction de la logique, de la linguistique et de la philosophie. Ses travaux essentiels – il les fit en solitaire – ont donné lieu à une théorie générale des signes dont la sémiotique est issue au XXe siècle. Toutefois, il n’avait pas pu trouver de poste universitaire, contrairement à William James qui devint professeur de professeur de philosophie et psychologie à Harvard.
Partant de ce contexte socio-psychologique qui pose qu’on peut tout réussir dans la vie aux Etats-Unis d’Amérique si on s’en donne les moyens à cet effet, Marie T. Taqui s’est fondée sur plusieurs exemples pour montrer que la pauvreté, en soi, entre autres facteurs humiliants de l’Humain, n’est pas une fatalité. Du moins, même si on naît dans la pauvreté la plus profonde, la misère la plus insupportable, chaque sujet humain a suffisamment de ressources en soi pour transcender sa situation initiale. Elle-même l’a prouvé par son expérience personnelle. A titre d’exemple, et dans le sens de la liste de cas de succès individuel, impressionnant à travers tout son livre, il y a, entre autres, Sam Walton, le fondateur de la chaîne des supermarchés Walmart, ou encore le couturier Ralph Lauren. Ceux-ci ont commencé leur vie active par la vente de journaux. Ce bas niveau social et économique ne les ont pas empêchés de devenir milliardaires. De même, des hommes, parmi les plus fortunés des Etats-Unis d’Amérique, comme Bill Gates, créateur et patron de Microsoft ou Michael Bloomberg sont issus de la classe moyenne. Dès lors, aux Etats-Unis d’Amérique, la notion de « self-made-man » n’est pas un mythe. C’est une réalité toujours en cours en ce pays de cocagne où « Etre né pauvre et devenir millionnaire est certainement l’histoire qui fait le plus rêver les Américains », selon Robert Thompson, professeur de culture populaire à l’université de Syracuse. Ce faisant, en raison du dynamisme de l’esprit de ce peuple, on peut comprendre que les Etats-Unis d’Amérique puissent compter le plus de milliardaires au monde. Car la réussite financière y est perçue comme une excellente chose, voire comme l’accomplissement de la vie d’un individu. Ainsi, selon un sondage de Fox News, réalisé en 2010, une majorité des Etats-Uniens admire les riches. Un tel état de fait se comprend fort bien pour les raisons suivantes.

Quels sont, dans les grandes lignes, les principes fondamentaux du pragmatisme qui imprègne tant l’esprit et l’agir des Etats-Uniens jusqu’à nos jours ? En substance, dans son ouvrage l’Empirisme radical (Flammarion, coll. « Champ », Paris 2007), James pense que la définition du vrai comme « conforme au réel » ne tient pas compte du caractère essentiel de la pensée : elle fait de celle-ci une simple « copie » et de la vérité « une relation toute statique, inerte ». Or, bien au contraire, la pensée est intimement liée à l’action. Que fait le savant dans son laboratoire pour vérifier une idée, sinon toute une série d’opérations, d’actions, grâce auxquelles l’idée « devient vraie, acquiert sa vérité ? » La vérité doit donc se définir par ses conséquences pratiques : le vrai c’est ce qui réussit ; c’est l’utile, c’est l’avantageux. Mais ces termes doivent être entendus en un sens large. Il existe, en effet, selon William James, plusieurs plans d’expérience. Sur le plan de l’expérience physique, ce qui est « avantageux », c’est ce qui permet de prévoir et d’agir, ce qui a une efficacité, ce qui fournit un certain rendement. Sur celui de l’expérience psychologique ou intellectuelle, le vrai, c’est ce qui est avantageux pour la pensée ; ce qui nous procure le « sentiment de rationalité » qui n’est au fond qu’un état « de tranquillité, de paix, de repos ». Enfin, sur le plan de l’expérience religieuse, une croyance est vraie quand elle « réussit » spirituellement, c’est-à-dire quand elle nous réconforte, nous soutient dans les épreuves de la vie, nous élève au-dessus de nous-mêmes.
D’une part, les Etats-Unis d’Amérique, en tant que pays qui exerce le plus d’attraction sur la conscience des habitants de notre commune Terre, continuent d’être un territoire de forte immigration. En effet, depuis au moins 1776, des millions de gens ont traversé les océans à la recherche d’une vie meilleure. De nos jours, des hommes et des femmes, voire de jeunes gens continuent de fuir les guerres, les maladies, la pauvreté, les famines, les discriminations sociales et raciales, etc., pour vivre l’« American dream » selon l’expression consacrée du langage commun. Ainsi, dans la « Silicon Valley », entre les années 1995 et 2005 environ, des entreprises ont été créées par des immigrants de première génération. De même, il y a eu une augmentation de 50% d’immigrants qui ont décidé de se lancer dans les affaires, quelles qu’elles soient entre 1996 et 2011. Une telle dynamique s’explique par la posture mentale suivante des Etats-Uniens : l’échec d’une entreprise n’est pas perçu comme un non-retour ou la fin de toutes les autre initiatives comme on le croit souvent, par exemple, au Québec. Au contraire, ils le positivent comme quelque chose d’agréable à vivre et même plein d’espoir de lutte pour réussir d’autres entreprises. C’est pourquoi tout échec n’est pas une fatalité qui met fin au combat de la vie : c’est dans la volonté de réussir coûte que coûte une entreprise, et quelle qu’elle soit, que réside l’essentiel de l’engagement de l’être humain en ce monde. En effet, au-delà de tout échec, il y a l’espoir de la réussite qui est bien perçue par la majorité des Etats-Uniens. Une telle réussite est la conséquence directe du talent, du travail et même des sacrifices consentis pour arriver à ses fins, c’est-à-dire réaliser ses objectifs. D’où l’élévation de la méritocratie au rang de valeur et d’idéal à rechercher.
D’autre part, à l’instar des Pères fondateurs de la nation états-unienne, les fameux « Pilgrims », qui étaient eux-mêmes des entrepreneurs remarquables et audacieux, le trait de caractère permanent et manifeste des habitants de ce pays, c’est l’esprit de conquérant. Car ils ambitionnent toujours d’être les meilleurs du monde dans leurs activités spécifiques, leurs domaines de compétence : les savoir-faire de toutes natures, en somme les activités du génie humain. Des entreprises comme Starbuck, Subway ou Nike, fondées par des individus sans grands moyens matériels au départ, l’esprit de conquérant a conduit leurs initiateurs à une réussite éminente malgré tout. Mieux, dans leurs domaines d’activités spécifiques, en quelques décennies, ils sont devenus des leaders mondiaux tels qu’on ne peut les contester. C’est dans ce sens que s’inscrit la réflexion de Barack Obama. En effet, interviewé par Scott Dadich dans le magazine « Wired », au sujet d’échanges portant sur l’intelligence artificielle (IA), celui-ci remarque : « Ce que j’aime le plus en Amérique et qui continue d’attirer des gens de partout dans le monde, prêts à relever tous les défis auxquels nous sommes confrontés, c’est cet esprit qui consiste à dire : « Oh, nous pouvons le comprendre » ». Cette remarque résume bien l’esprit ouvert et pionnier des Etats-Uniens, qui continuent à triompher dans tous les domaines de l’activité économique et de l’innovation industrielle, technologique, comme les BIG DATA, l’e-commerce, les réseaux sociaux, la robotique IA, l’informatique, Internet, les logiciels, la microélectronique, l’automobile même, etc. Tout ceci constitue un savoir-faire puissant de créativité et d’inventivité unique au monde ; et des personnes capables de faire redécoller l’économie après des crises financières et économiques gravissimes.
Enfin et, finalement, comme on va le voir, le livre de Marie T. Taqui s’inscrit bien dans la droite ligne de l’esprit états-unien. Il se fonde sur la capacité de chacun de nous à transcender ses problèmes existentiels, quels qu’ils soient, pour s’accomplir en cette vie qui n’est pas toujours une sinécure pour qui que ce soit. Ce fait, qui renvoie à la notion de « self-made-man », est une réalité et non pas un mythe. A titre d’exemple, le grand orateur et abolitionniste, Frederick Douglas, en s’inspirant de l’autobiographie de Benjamin Franklin, grande figure du « self-made-man », l’a fort bien démontré par sa propre réussite. A l’instar de Marie T. Taqui, qui a réussi par ses propres efforts, ce terme désigne toute personne qui s’est élevée d’une condition humble à la naissance pour atteindre une position éminente ou pour gagner « un million de dollars ». Une telle transcendance existentielle s’est opérée grâce à ses compétences singulières plutôt que par héritage, par des liens familiaux ou par tout autre privilège. En ce sens, il s’agit d’un acte individuel de réussite sociale qui peut être considéré comme un modèle pour les femmes ou pour tout autre être humain à l’exemple de toutes ces grandes figures états-uniennes dont elle rapporte les cas dans son livre. Donc, Marie T. Taqui prouve fort bien, par son livre, que n’importe quelle personne venant d’un autre continent ou qui vit aux Etats-Unis d’Amérique peut devenir riche et prospère par l’acharnement dans la tension du désir de succès ; ou par la persistance, le courage, le travail honnête, voire la force de la foi. Dès lors, chaque citoyen états-unien, quels que soient son origine, ses croyances, son sexe, etc., est en mesure d’atteindre sa «terre promise », selon le titre du livre de Barack Obama, en vertu de sa propre expérience de la vie. Elle-même a réussi grâce aux principes philosophiques du Dr Napoléon Hill.

II- Une vie bien réussie par l’enseignement efficient de la philosophie pragmatique du Dr Napoléon Hill
A- Une brève biographie de Marie T. Taqui
Cette auteure est née en Côte d’Ivoire, plus précisément à Bonoa, dans le sud-est du pays. Très tôt, comme beaucoup d’enfants africains, elle fut ballotée entre ses parents géniteurs et des parents de substitution qu’on a l’habitude d’appeler tuteurs. Parfois, on parle de « deuxièmes parents ». Mais, la vie d’une petite fille, sous le toit des tuteurs, n’est pas une sinécure. Elle est généralement astreinte à plus de contraintes, de servitudes journalières, sous forme de travaux divers, que le petit garçon dans les mêmes conditions. C’est même une figure de servitude qui ne dit pas son nom. Aussi, Marie T. Taqui, pendant toute sa petite enfance jusqu’à son entrée à l’école primaire, a connu une telle vie qui oscilla en permanence entre ses parents de substitution d’Abidjan et ses parents géniteurs à Bonoa ou dans sa région.
En outre, d’un côté comme de l’autre de ses deux familles, sa vie était très difficile sur le plan matériel et financier. Certes, ses deux pères gagnaient assez bien leur vie. Mais, en raison de leur modalité d’existence dissolue et de la mauvaise gestion de leurs gains, toute forme d’épargne était impossible, inenvisageable. Ce qui importait à leurs yeux, comme la majorité des mâles de l’Afrique noire, c’était les plaisirs de l’instant présent. Ils dépensaient, ainsi, leurs gains au mépris de l’avenir de leurs progénitures et du confort ou du bien-être de leurs femmes. Abandonnées, ou presque, à elles-mêmes, celles-ci étaient obligées de travailler plus que de raison pour survivre ou pour assurer l’alimentation quotidienne des membres des familles. Qu’il s’agisse du petit commerce ou du travail dans les champs des cultures vivrières, elles n’avaient aucun répit dans la journée, ni aucun loisir de penser à elles-mêmes ; et, à plus forte raison, de rechercher leur bien-être. Cette donnée humaine était le moindre des soucis et des préoccupations de leur mari. Ce faisant, on eût dit qu’elles apparaissaient comme des étrangères vivant sous le toit de leur mari. Ils exigeaient tout d’elles sous forme de plaisir – le remplissement du ventre et la satisfaction du bas-ventre- et rien en retour sous forme de compensation quelconque. Donc, le bonheur leur paraissait comme un luxe inatteignable.
Une telle vie tout entière, ou presque, vouée aux divers travaux quotidiens pour le seul bénéfice de ce genre de parents, qui n’est jamais, ou presque, compensée par une alimentation de qualité – par exemple, le petit déjeuner de la petite Taqui était de médiocre qualité par rapport à celui des enfants préférés de la famille, notamment un petit garçon de sa génération -, était quasiment incompatible avec les nécessités et les exigences scolaires. Aussi, Marie Taqui a-t-elle eu des difficultés à concilier les deux activités. D’où des problèmes qu’elle connut à l’école primaire. Nonobstant ce, elle s’est battue pour gravir les niveaux de l’école primaire et du secondaire jusqu’à l’université. Elle y obtint un diplôme et une certification de l’enseignement ; ce qui lui permit de commencer une carrière d’enseignante.
B- Le chemin et l’expérience de la réussite
D’abord, Marie T. Taqui avoue sincèrement que la vie lui a souri en lui permettant de rencontrer de bonnes personnes qui l’ont aidée à s’orienter dans la voie de sa réussite. Entre autres occurrences heureuses, c’est la découverte de la philosophie du succès du Dr Napoléon Hill. A ce sujet, elle écrit : « La philosophie de Napoléon Hill se fonde sur les 17 principes du succès que l’on doit appliquer pour réussir dans la vie. Ces principes, les compétences non spécialisées, sont un ensemble de traits de caractère permettant à une personne de maîtriser son esprit et de réussir dans les aspects de sa vie. Les compétences non spécialisées sont primordiales pour réussir dans sa vie. L’enseignement scolaire n’est pas indispensable, mais il peur venir en complément » (p. 3). Autant dire que la réussite de tout un chacun est tout à fait possible, si on s’en donne la peine. Le niveau scolaire ou d’études universitaires peut faciliter les choses, certes, mais c’est la volonté, le courage et l’audace de l’individu qui importe davantage dans la réussite d’une entreprise. C’est en ce sens qu’on peut comprendre la signification du premier des 17 principes. « Principe 1 : un but précis. Selon Napoléon Hill, c’est le point de départ de toute réalisation. Toute personne capable de visualiser et de formuler un but pour les réalisations de sa vie, puis de planifier et prendre des mesures pour atteindre ce but sans se contenter de moins que ce qu’il désire réussira » (p.3).
Toutefois, selon l’auteure, il convient de lire et de comprendre ces 17 principes comme l’élaboration d’une philosophie pratique de réussite destinée non pas à un individu en particulier, mais à tout le monde. Cependant, c’est chacun, à sa manière, qui entre en jeu dans ces principes avec toute sa réalité, son entièreté, c’est-à-dire en corps et en esprit. D’autant plus que chaque individu, ne vivant pas seul au monde, doit compter, pour réussir son entreprise, son initiative sur son environnement socio-culturel, son écosystème comme on dit aujourd’hui.
Ensuite, Marie T. Taqui insiste sur le fait que la philosophie du succès du Dr Napoléon Hill dérive d’une intention générale et d’une finalité universelle, soit la volonté d’être utile aux autres êtres humains en tant que genre singulier parmi tous les vivants de notre commune Terre, voire de servir les générations de demain. Mieux, écrit-elle, c’est « la volonté de laisser un legs » (p.9) à celles-ci. Aussi, par-delà sa propre réussite, suivant ce qu’elle a écrit, elle vise également à inspirer des voies et des moyens à tout le monde, notamment à ses semblables afin de trouver leur propre voie de succès en cette vie. Donc, « dans le présent livre, je revisite cet homme historique, lui faisant partager des leçons qui ont rendu les gens riches et les ont débarrassés de la pauvreté, leçons que j’ai apprises pour gagner mon premier million de dollars. Partager tous les grands principes que j’ai découverts avec Napoléon Hill : telle est la stratégie que j’ai choisie pour donner aux gens les moyens de sortir de leur pauvreté » (p.11). Ayant connu elle-même la pauvreté durant sa petite enfance, voire la condition existentielle difficile et douloureuse que celle-ci implique, Marie Taqui n’hésite pas à affirme haut et fort que la pauvreté est la chose qu’elle tient toujours en horreur dans sa vie. C’est en ce sens qu’elle écrit : « Je la déteste depuis mon enfance ». Car la pauvreté telle qu’elle l’a vécue implique presque toujours souffrance, privation de nourriture et parfois de logement décent, de moyens financiers pour se soigner en cas de maladie : donc, elle inspire un sentiment du dégoût de la vie. A tous ces problèmes effroyables qu’un être humain peut connaître dans sa vie, elle soutient que l’application orthodoxe des principes de la philosophie de Napoléon Hill peut apporter des solutions. Car on en tire des stratégies, des moyens, voire des secrets pour lutter contre la pauvreté et même pour en triompher si on s’inspire des outils adéquats. En effet, la pauvreté est la plus abominable réalité du monde dès lors qu’elle est l’ennemie du bien-être d’un sujet humain. Aussi, l’application des principes de la philosophie de Napoléon Hill va même au-delà de la lutte contre la pauvreté. Ceux-ci sont également la quête de la manière de tout un chacun « de s’établir pour réussir dans les aspects de sa vie » (p.13).

Enfin, Marie T. Taqui rapporte le chemin qui a conduit à la transfiguration de sa personne et à sa réussite aux Etats-Unis d’Amérique. Elle commença par une quête rigoureuse de voies pouvant lui permettre de devenir riche ou de réussir dans ses entreprises. C’est ainsi qu’elle a découvert le livre de Bob Proctor dont le titre est explicite : You were born rich. Par ce biais, elle trouva un programme audio fondé sur ce livre ; ce qui est, en soi, encourageant et révélateur des potentialités propres à chaque sujet humain : « The Science of getting rich ». Mieux, en la citant longuement, nous verrons comment elle analyse sa transfiguration progressive : « Cette année-là, mon revenu dépassait 100.000 dollars. L’année précédente, j’avais perçu 17.000 dollars. L’année suivante, une nuit d’avril 2010, alors que je me préparais à me coucher, j’ai essayé d’éteindre mon téléviseur. Au lieu de cela, la télévision est allée à une infopublicité et un charmant monsieur vantait le programme « You wish is your Command ». Il promettrait que n’importe qui pouvait obtenir ce qu’il voulait. J’ai immédiatement appelé le numéro et acheté le programme. Je voulais posséder une mercedez Benz ML350 avant mon anniversaire de la même année. J’ai suivi les instructions de « You wish is your Command » ; et avant mon anniversaire, le 16 septembre 2010, je conduisais ma ML 350, acheté au comptant. Dans You wish is your command, il est fait mention à maintes reprises du nom de Napoléon Hill…
En pourcourant « The Science of getting rich », je suis tombée sur deux autres programmes : « Secret of Millionnaire Mind » et « The Sylva live Method ». J’ai sauté sur les deux. Secret of Millionnaire Mind commence par un séminaire gratuit le week-end, pour un coût total de 99 dollars pour un siège VIP… Nous avons passé le reste de 2011à aller de séminaire en séminaire et à des camps d’entraînement. Je n’ai jamais su que je pouvais grimper à un arbre ; je l’ai fait. Je n’ai jamais su que je pouvais marcher sur du charbon ardent ; je l’ai fait. Je n’ai jamais su que je pouvais marcher sur une corde à 10 mètres de haut dans le ciel ; je l’ai fait. J’avais 52 ans.
Au cours de ces camps d’entraînement, j’ai appris à identifier et à gérer les situations difficiles qui pourraient faire obstacle à mon objectif. Je suis devenue imparable, mais je n’avais toujours pas de million de dollars sur mon compte bancaire. Le maximum que j’ai gagné ces années-là était d’environ 250.000 dollars » (p. 43).
C- L’accomplissement d’une longue quête : l’acquisition du million de dollars
Même si le million tant désiré tardait à figurer sur son compte bancaire, Marie T. Taqui n’est pas une femme à se laisser envahir le moins du monde par le découragement à cause d’un tel état de fait. Un retard n’est nullement un échec. Bien au contraire, elle était alors toujours animée par une volonté de puissance implicite. Le courage, le travail et le désir tendu vers des conditions de vie meilleures sont de solides données de sa nature. Etant encore enfant, elle l’avait prouvé en bravant les conditions difficiles de sa vie sous deux tutelles familiales. Car elle réussit à accorder les servitudes quotidiennes de sa vie et la volonté d’aller à l’école et d’y réussir.
Sa vie aux Etats-Unis d’Amérique et ses réussites progressives et transitoires, qu’on peut, d’ailleurs, regarder comme des paliers pour monter au faît de son désir, n’ont pas éteint la force de son esprit. C’est pourquoi elle ne cessa de poursuivre ses recherches et la quête de la voie orthodoxe de son ambition : devenir riche, préoccupation qui est, d’ailleurs, au cœur de tout être humain par-delà l’hypocrisie de la religion catholique en particulier. Chemin faisant, entre ses activités dans l’immobilier, les diverses formations pour devenir formatrice de formateurs ou conférencière, voire les sources d’informations concernant la certification de leader, elle finit par trouver ce qui lui manquait pour s’accomplir effectivement. Du moins, c’est ce qu’elle écrit : « J’ai participé à la certification leader qui a eu lieu du 28 octobre au 5 novembre 2012 en Irlande. A mon retour, j’ai terminé le programme de certification et participé au voyage de certification 2013 en Italie. Dans l’avion de retour à New York, j’ai clairement déclaré que j’étais prête pour mon million de dollars. Je ne savais ni comment ni d’où cela proviendrait, mais j’étais déterminée et prête pour cela.
Je suis rentrée chez moi et je me suis préparée à partager les principes avec un groupe d’amis à l’ONU. La Mission permanente de la Côte d’Ivoire auprès de l’ONU nous a prêté sa salle de conférence. La formation a duré trois jours. Je n’ai reçu aucun paiement pour la formation, mais juste après cette formation, de meilleures opportunités d’affaires ont afflué. Un jour, l’année suivante, mon fils Patrick me dit au téléphone : « Maman, tu as gagné plus d’un million de dollars cette année… Depuis 2011, Patrick faisait ma comptabilité. Il m’a vue grimper de 175.000 dollars à 250000 dollars et maintenant à plus d’un million de dollars. Comment cela est-il arrivé ? » (p. 44).
Marie T. Taqui l’explique par une référence aux principes du succès de Napoléon Hill : « A la naissance, chacun de nous apporte au figuré dans deux enveloppes scellées.
L’une intitulée « Récompenses » et l’autre « Pénalités ».
Dans la première enveloppe, se trouve une liste des avantages dont nous pouvons profiter en prenant possession de notre esprit et en l’utilisant pour réaliser les choses que nous désirons dans la vie.
Dans la seconde, se trouve une liste de conséquences que la nature exigera de nous si nous négligeons de contrôler notre esprit et de l’orienter vers des objectifs désirables » (p. 45).

D- Les notions fondamentales de la philosophie du Dr Napoléon Hill
Marie T. Taqui rapporte un grand nombre d’exemples exemplaires des Etats-Uniens qui, le plus souvent, en partant de peu de moyens matériels ou financiers, ont réussi à transformer leur existence. Certains d’entre eux sont parvenus à entreprendre et à réaliser des choses remarquables non seulement pour eux-mêmes – ils ont acquis une grande, très grande fortune -, mais également pour l’humanité. Parmi ces grands personnages états-uniens, on peut citer le cas de l’industriel Henry Ford, l’entrepreneur William Wrigley Jr, ou encore John Wanamaker, créateur de grandes enseignes de magasins connus dans tout le pays, voire au-delà des frontières de celui-ci, etc. Ces succès, comme le sien suivant les différents degrés d’entreprise, sont conditionnés par des traits de personnalité qui facilitent l’avènement de tous les possibles. Entre autres faits de ce genre de personnages, ceux-ci ont su être chacun en soi-même, à l’image de que le poète William Ernest Henley a dit en ce qui le concernait ; mais chacun des Humains peut parfaitement s’approprier cette maxime en tant que valeur universelle : « Je suis le maître de mon destin, je suis le capitaine de mon âme ». Telle était le principe personnel de Nelson Mandela pendant ses longues années d’emprisonnement ; une maxime vertueuse qui renforça sa résistance intérieure et symbolisa sa résilience face à l’adversité cruelle. Une telle affirmation remarquable suppose, donc, que chaque sujet humain peut manifester une force ou une foi capable de bouleverser considérablement les données de sa vie et de celles des autres êtres humains. Mieux, elle peut les faire se mouvoir, même quand elles sont figées. Elle suppose aussi, en vertu de la disposition et de la puissance du cerveau, des pensées dynamiques animées par l’énergie qui transforme les faits quels qu’ils soient. A cette fin, il est important de comprendre le sens de l’invite d’un sermon qui intime l’ordre suivant : « Quand Dieu te dit de bouger, bouge et ne regarde pas en arrière ».
Par ailleurs, à partir des enseignements que Marie T. Taqui a reçus des divers maîtres dont naturellement Napoléon Hill, voire de ses séminaires qui l’ont formée dans le sens de l’esprit de conquérant, de la conscience positive, elle donne dans son livre un ensemble de leçons à ses lecteurs, à tous les autres en vue de se changer eux-mêmes, chacun à sa manière et suivant ses ressources immanentes. C’est en ce sens qu’elle écrit : « Je crois à la puissance du DESIR fondé sur la FOI. En effet, j’ai vu cette puissance transformer des gens aux antécédents modestes en personnes puissantes et riches, nier la tombe à des victimes assurées, servir de moyen par lequel des individus se relèvent de certaines défaites de tous ordres, et assurer à mon propre fils une vie normale, heureuse et réussie, alors qu’il était privé d’oreilles externes à sa naissance » (p.112).
Ainsi, outre l’imagination, la foi, l’intensité du désir, la force de la visualisation, etc., sont des vertus indispensables pour réussir tout à fait dans des entreprises difficiles, voire en apparence insurmontables. Mais, par-dessus tout, l’auteure pense que c’est essentiellement la foi qui est la source de toute transfiguration heureuse en cette vie. Tel est le sens de la parole de Jésus à ses disciples : « Si vous aviez la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à ce sycomore : Déracine-toi, et plante-toi dans la mer ; et il vous obéirait » (La Bible de Jérusalem– Luc 17,6) C’est ce que Marie Taqui, à sa manière, avec raison, proclame également à notre intention ; du moins, elle nous invite à tâcher de rechercher à posséder et d’appliquer une foi similaire :
« La FOI est l’élixir éternel duquel toute impulsion de pensée tire la vie, la force et l’action ! Cet énoncé vaut la peine d’être relu plus d’une fois, et même à haute voix !
La FOI sert de prémices à l’accumulation des richesses.
La FOI explique tous les « miracles » et tous les mystères qui échappent aux règles de la science !
La FOI est le seul antidote connu contre l’ECHEC !
La FOI est l’élément, la composante « chimique » qui, ajoutée à la prière, accorde à celui qui prie la communication directe avec l’Intelligence infinie.
La FOI est l’élément qui transforme une simple vibration de la pensée, créée par l’esprit fini de l’homme, en son équivalent spirituel » (p. 120).
Conclusion
Suivant l’esprit états-unien, de manière générale, il faut de l’argent pour faire de l’argent ; et même si, au départ, c’est peu d’argent ou peu de moyens matériels. Qu’importe ce dont on dispose pour réaliser une entreprise majeure. L’essentiel réside dans la méritocratie. Pour réussir dans sa vie, il faut foncer comme un entrepreneur à l’image de tous ceux dont Marie T. Taqui a rapporté les cas dans son livre. La méritocratie implique le principe d’équité et d’égalité des chances de tout le monde devant la vie.
Comme l’a écrit l’auteure : « Tout le monde peut désirer la richesse, et c’est la cas de la plupart des gens, mais seuls quelques-uns savent qu’un plan précis soutenu par un désir ardent d’acquérir des richesses est le seul moyen fiable d’amasser des richesses » (p.255). Donc, le secret de la réussite réside en chacun des Humains : savoir ouvrir les portes de son cœur, les portes intérieures de son esprit et, en s’appuyant sur « un plan précis », comme l’application des principes philosophiques succès du succès du Dr Napoléon, avoir l’audace, le courage de briser les murs handicapants de la vie humaine. Car, tout compte fait, le succès est le propre de ceux qui ont conscience que tout est possible à la seule condition de s’impliquer volontairement, totalement et intensément dans tout ce que l’on peut entreprendre en cette vie. L’auteure elle-même l’a prouvé par sa propre expérience existentielle. Tel est précisément le sens du livre de Marie T. Taqui : « L’objectif de ce livre est d’aider ceux qui désirent maîtriser l’art de transformer la conscience de l’échec en celle du succès » (p. 82).
