Le culte du fétichisme dans les religions traditionnelles des peuples africains subsahariens : l’exemple du Djaindjou

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Cérémonie sacrificielle sur un Djaondjou à Bianouan (Photo stylisée de Rose-Marie Pasturel, août 2014)

PRÉSENTATION PAR PIERRE BAMONY

   Contrairement aux anthropologues africanistes qui généralisent les phénomènes cultuels des Africains, ou se contentent d’emprunter des idées clichées et des conceptions infondées du sens commun concernant les religions des peuples africains, les Lyéla du Burkina Faso sont plus rigoureux dans leur vision des choses. En effet, les anthropologues, du haut de leur supposé savoir, ont toujours considéré avec mépris et condescendance les objets cultuels des peuples africains qu’ils ont prétendu étudier et connaître. Tel est le cas du terme « fétiche » ; un terme fourre-tout comprenant des idées préconçues indistinctes. Celui-ci est défini généralement comme un objet naturel ou artificiel façonné avec des éléments de la nature. Il est censé être le support et/ou le siège, voire l’incarnation de puissances surpassant celles des êtres humains. Chaque fétiche ainsi produit est doué de pouvoirs magiques au sens générique de ce terme. D’ordinaire, les fétiches sont représentés d’une infinité de façons selon l’imaginaire et les formes de croyances des peuples noirs. On pense généralement que le féticheur ou maître d’un fétiche – celui qui l’a façonné selon des recettes spécifiques ou des intentions particulières et celui qui lui voue un culte – est capable d’en assumer l’efficacité, la puissance, le rayonnement pour lui-même, d’abord ; ensuite, de procurer les mêmes pouvoirs à tous ceux qui font appel à ses compétences, ses savoirs et à son aisance à manipuler les forces de la nature dans un sens ou dans l’autre. En ce sens, les fétiches sont des objets sacralisés par les tenants de leurs cultes.

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Frères de clan, frères paternels, frères maternels : la phratrie et les niveaux de fraternité chez les Lyéla du Burkina Faso

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Présentation

D’après la définition de l’”Encyclopédie Universalis”, la pratrie est un “terme qui désigne à l’origine des groupes de parenté (phrater : frère) rassemblant plusieurs familles (au sens large) dans le culte d’un ancêtre commun”, on trouve chez les Lyéla du Burkina faso un mot qui a un sens voisin, en l’occurrence, le Dwi. . Celui-ci désigne, d’abord, le clan ; ensuite, la famille étendue. A ces acceptions, il faut inclure les alliances de différents clans, grâce aux échanges matrimoniaux, et les liens de parenté qui en résultent par la naissance des enfants. Selon le glossaire L’Elé-Français du Père François-Joseph Nicolas, le terme dwi (pluriel dwa) désigne d’abord, « race, clan, famille » (au sens très large). Une telle conception du dwi conduit à une notion de fraternité qui s’étend sur plusieurs niveaux de sens qu’il importera de préciser.

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Etude des formes de la pratique médicinale traditionnelle chez les Lyéla du Burkina Faso

Résumé 

   Les médecins traditionnels lyéla distinguent généralement deux genres de pathologies : les maladies dites naturelles et celles causées par l’action mortifère des membres sorciers des familles. Comme ces maladies ne sont pas de même nature, ils sérient les approches. Les dernières étant d’un genre particulier, elles nécessitent des cérémonies rituelles variées, exigeant même des sacrifices divers et, donc, des soins spécifiques. C’est ce sens que tout soignant est à la fois médecin, devin et prêtre quel que soit le niveau de ses connaissances qui l’autorisent à pratiquer ce type de métier

   Dès lors, les praticiens dits traditionnels doivent tenir compte des phénomènes complexes d’interactions dans les diagnostics et les traitements des pathologies. Traiter celles-ci consiste non seulement à soigner une maladie singulière et localisée dans le corps-peau, mais également à restaurer un état de perturbation vitale chez un malade.


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