Frères de clan, frères paternels, frères maternels : la phratrie et les niveaux de fraternité chez les Lyéla du Burkina Faso

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Présentation

D’après la définition de l’”Encyclopédie Universalis”, la pratrie est un “terme qui désigne à l’origine des groupes de parenté (phrater : frère) rassemblant plusieurs familles (au sens large) dans le culte d’un ancêtre commun”, on trouve chez les Lyéla du Burkina faso un mot qui a un sens voisin, en l’occurrence, le Dwi. . Celui-ci désigne, d’abord, le clan ; ensuite, la famille étendue. A ces acceptions, il faut inclure les alliances de différents clans, grâce aux échanges matrimoniaux, et les liens de parenté qui en résultent par la naissance des enfants. Selon le glossaire L’Elé-Français du Père François-Joseph Nicolas, le terme dwi (pluriel dwa) désigne d’abord, « race, clan, famille » (au sens très large). Une telle conception du dwi conduit à une notion de fraternité qui s’étend sur plusieurs niveaux de sens qu’il importera de préciser.

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Etude des formes de la pratique médicinale traditionnelle chez les Lyéla du Burkina Faso

Résumé 

   Les médecins traditionnels lyéla distinguent généralement deux genres de pathologies : les maladies dites naturelles et celles causées par l’action mortifère des membres sorciers des familles. Comme ces maladies ne sont pas de même nature, ils sérient les approches. Les dernières étant d’un genre particulier, elles nécessitent des cérémonies rituelles variées, exigeant même des sacrifices divers et, donc, des soins spécifiques. C’est ce sens que tout soignant est à la fois médecin, devin et prêtre quel que soit le niveau de ses connaissances qui l’autorisent à pratiquer ce type de métier

   Dès lors, les praticiens dits traditionnels doivent tenir compte des phénomènes complexes d’interactions dans les diagnostics et les traitements des pathologies. Traiter celles-ci consiste non seulement à soigner une maladie singulière et localisée dans le corps-peau, mais également à restaurer un état de perturbation vitale chez un malade.


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De la parentalité alternée : une autre forme d’éducation des enfants chez les Lyéla du Burkina Faso

Résumé

   Parmi les diverses figures de parentalité qui existent dans les pays africains sub-sahariens, la plus répandue est la parentalité alternée. Chez beaucoup de peuples de cette zone de l’Afrique, en général, et particulièrement chez les Lyéla du Burkina Faso, la vie, l’éducation, la formation humaine de l’enfant ne se réduisent pas à la seule autorité de ses parents biologiques. D’abord, dès qu’il est sevré du sein maternel, il est sous la surveillance, voire la vigilance des membres proches du groupe familial (la cour).

   Ensuite, à partir de 5 à 7 ans, il est de coutume de confier la tutelle de l’enfant à des parents de « substitution », alliés ou amis de sa famille biologique. Chacun des tuteurs successifs s’emploie, à sa manière et suivant l’éthique, les valeurs sociales et/ou humaines, partagées par toute une collectivité, à accomplir sa mission d’éducateur, de parents alternants, le mieux possible en vertu du bien de l’enfant.

  Enfin, une telle forme d’éducation humaine ne génère pas outre mesure des perturbations, des troubles psychologiques de nature à empêcher l’équilibre, c’est-à-dire une vie sociale « normale » de l’individu. 

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