Pourquoi une morale ?

 

1 proxy.duckduckgo-3Introduction

     Dans l’énoncé même de la question, il y a une polémique qui peut se comprendre au moins de trois manières, selon qu’elle renvoie à l’analyse empirique d’un fait (pourquoi y a-t-il des morales ? ), à la perspective d’une justification en droit (qu’est-ce qui peut fonder une morale ? Et pourquoi celle-ci plutôt que telle autre ?), ou encore à une forme de dérision sceptique, voire nihiliste (une morale, pour quoi faire ? A quoi bon ?). Dans le premier cas, la question appelle une analyse explicative et non normative, pour laquelle peu importent la différence des contenus des diverses morales humaines ou la hiérarchisation de leurs valeurs. Suivant cette optique, il s’agit simplement de rendre compte de leur apparition en traitant les morales comme des manifestations humaines qu’il s’agit d’interroger, de facto, dans leur spécificité et dans leur articulation par rapport à d’autres manifestations culturelles. Dès lors, l’intitulé s’inscrit dans une problématique plus générale (pourquoi une morale ? Pourquoi une organisation sociale, politique, juridique ?) qui renvoie aux difficultés relatives à la sociabilité humaine, et convoque des analyses non seulement philosophiques, mais aussi ethnologiques, sociologiques, anthropologiques, etc. On peut alors examiner la question suivant trois modalités principales : quelle origine pour la morale (droit naturel, convention, culte, rites) ? Quelle fonction (assurer la possibilité d’une vie en commun par la régulation des passions humaines et des tendances agressives) ? Quelle finalité (parvenir, par exemple, à une concorde universelle) ?

Lire la suite

UNE INTRODUCTION A LA PHILOSOPHIE EN CLASSE TERMINALE

k28496507.jpg

PROBLÉMATIQUE : La Philosophie a-t-elle un sens aujourd’hui ?

Brève introduction : les deux enjeux de la Philosophie

     Le mot « Philosophie », comme on le sait, a au moins deux significations fondamentales. En son premier sens, c’est-à-dire la « sagesse », on peut dire que la Philosophie est aussi ancienne que l’humanité elle-même. Il faut entendre par là que depuis la prime jeunesse de l’homme, les communautés humaines ont eu, chacune, sa vision du monde, sa conception de la vie, ses idées et même sa croyance sur la place de l’Homme dans le Cosmos (l’Univers considéré comme un système bien ordonné). Selon ce premier sens, on peut dire qu’il n’y a point de peuples, donc de cultures ou de civilisations qui n’aient une Philosophie spécifique.

     Mais, dans un autre sens, la Philosophie est une réflexion critique sur tous les problèmes, tous les sujets qui concernent l’Homme ; et sur les solutions qui leur ont été apportées. Cette critique porte également sur l’esprit lui-même qui a conçu ces solutions. En ce second sens, la Philosophie a une origine beaucoup plus récente : environ trois mille ans. Elle implique une prise de conscience des problèmes, et à ce titre, elle est loin d’être un mouvement spontané de l’esprit. Bien au contraire, elle exige une préparation, une culture qui est l’objet même de l’enseignement philosophique.

Lire la suite