Submersion
Présentation
De l’empire d’un paradigme économique ou le mensonge universel d’une pseudoscience
On insinue que notre monde humain contemporain est illuminé, éclairé par le progrès des sciences dans leur ensemble. Plus que les époques précédentes, plus que les brillantes civilisations d’antan, elle baigne dans les sciences à l’instar du poisson dans l’eau. Cependant, même si nous sommes aujourd’hui submergés par une masse de savoirs dans tous les domaines qu’il est donné à l’esprit humain de connaître, il n’en demeure pas moins que la majorité de nos contemporains n’ont accès qu’à des connaissances vulgaires véhiculées par des canaux (télévision, radio etc.,) incapables de transmettre aux gens des savoirs approfondis. Aussi, l’ignorance demeure toujours comme la chose la mieux partagée parmi les hommes.
Même au niveau de l’univers des sciences véritables, on ne peut soutenir raisonnablement que les esprits soient éclairés par le rayonnement du monde intelligible. A tout le moins, si dans chaque champ des savoirs, la connaissance des phénomènes est infiniment approfondie, précisée, au point de conférer aux spécialistes de ces champs une certaine noblesse de la finesse de l’esprit humain, on ne peut dire que l’on fasse assurément preuve d’une vision synoptique des sciences. Autrement, on ne comprendrait point que les esprits éminents, à l’exception de quelques figures de la pensée contemporaine comme, par exemple, Noam Chomsky ou Jeremy Rifkin, n’entreprennent de remettre en cause l’état présent du monde humain après en avoir compris toute l’ampleur de la distorsion et la perversité immanente.
Quiconque fait office de penseur devrait le savoir : notre monde humain contemporain a vendu son âme à l’emprise du mal, au sens métaphysique du terme, en s’imposant un mode de fonctionnement inique, un cours de son histoire tout entier engagé dans un processus de décadence rédhibitoire, fatal même. Mais il ne le sait pas, à l’instar des civilisations d’autrefois, détruites à leur insu, ou emportées par une vague déferlante dont elles étaient elles-mêmes les causes efficientes. Le mal de notre monde présent réside essentiellement en ceci : le renoncement des peuples, des pays à être souverains et du même coup, le transfert du pouvoir de se gouverner à une entité magique, en son essence mystérieuse ou creuse, absolument insignifiante, qu’on appelle communément l’Economie. On lui attribue tellement de facultés qu’elle a fini par accéder au statut de quasi divinité qui détient désormais le monopole de l’omnipotence et s’octroie le privilège de conduire leur destinée. C’est ainsi que les adorateurs de ce « Gros animal », pour emprunter cette expression à Platon (La République), prétendent que la marche du monde est ordonnée par l’idéologie de l’économie libérale. Dès lors, la minorité humaine (universitaires, entrepreneurs, industriels etc.) qui en tire largement profit au détriment de la majorité humaine s’acharne à défendre, à justifier, à imposer cette idéologie comme la norme, ou la conformité des choses à la nature.